Les ministres des affaires étrangères du groupe des Sept (G7) se sont retrouvés, samedi 11 décembre, à Liverpool, dans le nord de l’Angleterre, pour montrer leur unité « face aux agresseurs qui tentent de limiter le champ de la liberté et de la démocratie », a lancé la secrétaire d’Etat aux affaires étrangères britannique, Liz Truss, dont le pays assure la présidence du G7.
« Pour cela, nous devons parler absolument d’une seule voix », a-t-elle ajouté, appelant de ses vœux une réflexion pour « réduire la dépendance stratégique » et renforcer l’« architecture de sécurité » des grandes puissances qui se réclament du camp démocratique face aux « régimes autoritaires ». « Nous devons gagner la bataille des technologies », « en nous assurant que nos normes technologiques sont fixées par ceux qui croient en la liberté et la démocratie », a-t-elle affirmé.
La Chine et la Russie dans le viseur
Si elle n’a pas nommé ces adversaires, ses propos s’inscrivent dans la volonté, notamment des Etats-Unis, de faire participer le G7 à la stratégie occidentale pour contrer les ambitions sur la scène mondiale de la Chine, dont les produits technologiques sont de plus en plus utilisés en Occident.
Dans l’immédiat, c’est surtout un autre rival qui est dans le viseur : Moscou, que Washington, les Européens et Kiev accusent depuis quelques semaines de préparatifs pour éventuellement envahir l’Ukraine, ce que le Kremlin dément. Ce dossier brûlant a été au cœur des premiers entretiens bilatéraux. Mme Truss a ainsi évoqué la nécessité d’un « front uni contre l’agression russe » avec Annalena Baerbock, la nouvelle ministre des affaires étrangères allemande. Cette dernière et le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, sont « convenus qu’une réponse ferme serait nécessaire en cas d’escalade de Moscou », a renchéri la diplomatie américaine.
Ces propos font écho à ceux du président américain, Joe Biden, qui a « fait savoir » mardi à son homologue russe, Vladimir Poutine, que la Russie s’exposerait à de « fortes sanctions, entre autres économiques », en cas d’attaque de l’Ukraine. Les chefs de la diplomatie de l’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni devaient aussi aborder les autres crises en cours, notamment en Birmanie, avec le coup d’Etat militaire du 1er février et la récente condamnation à une peine de prison de l’ancienne dirigeante civile Aung San Suu Kyi. Les ministres du G7 devraient aussi appeler l’Iran à cesser l’escalade nucléaire et à renouer avec les restrictions imposées à son programme atomique.
L’Asean invitée
Il s’agit de la deuxième réunion en personne des ministres des affaires étrangères du G7 cette année, après un rassemblement en mai, à Londres. En raison de la situation sanitaire, avec la récente propagation du variant omicron au Royaume-Uni, de strictes mesures sont appliquées au Musée de Liverpool, qui accueille l’événement, avec l’obligation pour les délégués de présenter un résultat de test PCR avant d’arriver et des dépistages quotidiens.
Au cours du week-end, les ministres du G7 doivent participer à des réunions élargies à leurs homologues de l’Union européenne, de la Corée du Sud et de l’Australie.
Dimanche, Mme Truss organisera des sessions plénières sur la sécurité sanitaire mondiale ainsi que sur la région Indo-Pacifique. Pour la première fois, des ministres des affaires étrangères de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) se joindront à la réunion du G7.
Le secrétaire d’Etat américain doit d’ailleurs se rendre ensuite en Indonésie, en Malaisie et en Thaïlande pour une tournée visant à souligner l’importance de cette zone au cœur de la stratégie anti-Chine des Etats-Unis.
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