Emmanuel Macron a martelé le message, jeudi 9 décembre, à l’Elysée : l’Europe doit se donner les moyens d’être « puissante dans le monde » et « pleinement souveraine ». A moins d’un mois du début de la présidence française du Conseil de l’Union européenne (UE), à partir du 1er janvier 2022, la réalité des rapports de force continentaux risque de mettre à l’épreuve l’ambition esquissée par le président français. Le déploiement massif de troupes russes à la frontière de l’Ukraine reste une menace prise très au sérieux, en dépit des signaux de « désescalade » envoyés mardi, à l’issue de la conversation entre le président des Etats-Unis, Joe Biden, et son homologue russe, Vladimir Poutine. Avant ce rendez-vous, des officiels américains avaient averti d’un risque d’invasion de l’Ukraine au début de l’année 2022.
Lors de sa conférence de presse, le chef de l’Etat s’est félicité de ce récent sommet virtuel entre les deux dirigeants, bien que sa tenue, à la demande de M. Poutine, mette en lumière la relative impuissance des Européens face à la Russie, sept ans après l’annexion unilatérale de la Crimée. Les Vingt-Sept sont encore incapables de gérer leur voisinage sans l’intervention des Etats-Unis. M. Macron a assuré qu’il fallait, en parlant à l’Ukraine comme à la Russie, contribuer autant que possible à la « désescalade » amorcée, entre autres, grâce aux menaces de sanctions américaines.
M. Macron s’est aussi réjoui que le président américain ait, cette fois, pris le temps de consulter ses alliés européens, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni, avant et après avoir conversé avec son homologue russe. « C’est une très bonne chose que Biden ait jugé utile de se coordonner avec ses partenaires européens », a-t-il dit. Une attitude qui tranche avec le retrait précipité et peu concerté des troupes américaines d’Afghanistan cet été, qui a pris de court les Européens et ébranlé l’Alliance atlantique.
« Le conflit demeure gelé »
Si ces capitales européennes se veulent moins alarmistes que Washington sur les tensions russo-ukrainiennes, elles n’en sont pas moins sur leurs gardes. « Le conflit demeure gelé », a rappelé M. Macron. La question devait être au menu du déjeuner entre le chef de l’Etat et le nouveau chancelier allemand, Olaf Scholz, reçu vendredi à l’Elysée, pour son premier déplacement hors d’Allemagne. M. Macron a aussi annoncé qu’il allait rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le 15 décembre à Bruxelles, en présence de M. Scholz. Le chef de l’Etat devrait s’entretenir à nouveau au téléphone avec M. Poutine « la semaine prochaine ». Le rendez-vous n’était pas encore fixé, mercredi.
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