La grippe aviaire s’est étendue à trois nouveaux élevages du nord de la France, portant le total de cas à cinq depuis le 26 novembre, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de l’Agriculture.
La France comptait au 8 décembre cinq foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (communément appelée grippe aviaire) en élevage, neuf cas en faune sauvage, trois cas en faune sauvage captive (oies ou cygnes ne migrant pas) et trois cas en basse-cours, liste le ministère de l’Agriculture sur son site internet.
La France compte autour de 20.000 élevages de volailles élevées pour la viande, les oeufs ou le foie gras. Le virus avait été identifié dans un premier élevage français le 26 novembre, au sein d’une exploitation de la commune de Warhem (Nord) où 160.000 poules pondeuses étaient élevées toute l’année en bâtiment.
Quatre autres cas ont depuis été confirmés dans ce même département. A chaque cas en élevage, les animaux sont abattus.
Récurrentes, les crises sanitaires dues à la grippe aviaire génèrent des coûts considérables pour les professionnels et l’Etat, ainsi que des pertes de marché à l’export.
Pour réduire les risques de contamination, les autorités sanitaires ont demandé début novembre à tous les producteurs plein air et bio de confiner leurs volailles afin d’éviter les contacts avec les oiseaux migrateurs potentiellement porteurs du virus. Mais les premiers cas ont été détectés dans des élevages conventionnels, en bâtiment, ravivant la colère des syndicats agricoles Confédération paysanne et Modef qui dénoncent l’obligation de claustration.
« Nous n’avons cessé de dire qu’enfermer les animaux des élevages plein air n’empêcherait pas l’épidémie, ce qui est bien le cas. Le risque de propagation du virus dans les élevages en bâtiment est avéré et su depuis longtemps. Rendre responsable et coupable l’élevage plein air ne sert que les intérêts de celles et ceux qui souhaitent industrialiser l’agriculture », affirment-ils jeudi dans un communiqué.
Dès le premier cas en élevage, la France avait perdu son statut « indemne » d’influenza aviaire qu’elle venait de retrouver le 2 septembre.
Des marchés se ferment alors automatiquement (Afrique du Sud, Chine, Corée, Cuba, Madagascar, Philippines…), entravant par exemple la commercialisation des poussins et canetons d’un jour – vendus pour être élevés sur place – ou des parties des animaux non consommées en France, comme les pattes et langues de canard ou les crêtes de coq.
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