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A Madagascar, deux Français accusés d’être les cerveaux d’un coup d’Etat présumé devant une cour criminelle

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Le président de Madagascar, Andry Rajoelina, passe les troupes en revue lors de la célébration de la fête de l’indépendance à Antananarivo, le 26 juin 2021. RIJASOLO / AFP

C’est dans un climat tendu que s’est ouvert lundi 6 décembre à la cour criminelle d’Antananarivo le procès de l’affaire « Apollo 21 », nom donné au projet supposé de putsch et d’assassinat du président malgache Andry Rajoelina et de membres de son entourage. Un coup programmé le 21 juillet 2021 selon les autorités.

Les vingt prévenus, accusés d’« association de malfaiteurs », d’« atteinte à la vie du chef de l’Etat », « à la sécurité intérieure de l’Etat », ainsi que « détention illégale d’armes » ont comparu encadrés par une soixantaine de gendarmes et de policiers, cagoulés et armés de kalachnikovs. Les journalistes ont eu interdiction de filmer et d’enregistrer cette audience pourtant publique, sous peine de poursuite judiciaire.

Les cerveaux présumés de l’affaire sont un Franco-Malgache, Paul Rafanoharana, 58 ans, et un Français, Philippe François, 54 ans, associés en affaires à travers la société d’investissement Tsara First, créée en janvier 2020, et tous deux retraités de l’armée française. Ils sont en détention ainsi que leurs épouses depuis le 4 août.

Un ancien premier ministre, aujourd’hui consultant de la société pétrolière Madagascar Oil, Victor Ramahatra, aurait également joué un rôle majeur dans ce projet de complot, selon les actes d’accusation dont la lecture a occupé cette première journée d’audience. Sur les bancs des accusés figurent aussi plusieurs généraux de gendarmerie, placés sous contrôle judiciaire.

« Mettre fin à un pouvoir de voyous »

En juillet, la procureure de la République près la cour d’appel d’Antananarivo, Berthine Razafiarivony, avait justifié son spectaculaire coup de filet par l’existence de « preuves matérielles en [sa] possession ». Les perquisitions ordonnées avaient permis à la justice de saisir des « correspondances électroniques, 900 millions d’ariary [quelque 200 000 euros], un fusil à pompe calibre 12, du matériel informatique ».

L’existence d’un courriel adressé par Paul Rafanoharana au directeur général du groupe singapourien Benchmark – actionnaire majoritaire de Madagascar Oil – pour lui demander 10 millions d’euros afin de renverser un régime jugé autocratique avait été également avancée.

Tous ces éléments ont été rappelés lundi. « D’après les dires de l’accusé [Paul Rafanoharana], son objectif principal dans l’élaboration du projet Apollo 21 était de mettre fin à un pouvoir de voyous, de mafieux et corrompu », a lu le greffier d’une voix qui a résonné entre les murs décatis de la salle d’audience. Paul Rafanoharana aurait ainsi admis qu’il préparait quelque chose, mais a démenti avoir eu l’intention d’assassiner le président.

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