Des moteurs de plus en plus puissants
Le président de la République pétaradant sur un jet ski aux abords du fort de Brégançon : l’image avait fait jaser durant l’été 2020. Elle ne faisait pourtant que refléter l’air du temps. En vacances, et dès qu’ils quittent la terre, nos contemporains oublient leurs résolutions éco citoyennes. Sur l’eau, ils font fête aux moteurs, et pas aux plus vertueux. Non seulement l’alimentation des engins fleure l’essence habituellement honnie. Mais la puissance de ces moteurs augmente chaque année. Quel contraste avec l’automobile où il n’est de bon bec que de voiture électrique ! En nautisme, les chiffres en faveur de la vertueuse fée verte relèvent au mieux de l’épaisseur de l’ongle. Nous le détaillerons plus loin. Mais sans attendre, la leçon à retenir, c’est que la voile est la grande perdante. Elle serait pourtant tellement plus emblématique de la mobilité douce.
Les semi-rigides sont prisés
Mais sur les pontons, les petits croiseurs habitables de six mètres ont cédé la place aux semi-rigides de même taille. Un symbole qui ne trompe pas : l’enquête annuelle de la Fédération des Industries nautiques a récemment intégré l’indice du nombre de Français qui ont passé leur permis B, obligatoire pour piloter les hors-bord de plus de 10 CV (alors que mener un voilier n’exige aucun permis). Le chiffre avait battu son record en 2017, avec 97 000 obtentions, en progression de 9% sur l’année précédente. En 2019, dernière statistique disponible, ils ont été près de 97 000, chiffre à nouveau en hausse, de 1,35%, sur l’année précédente.
Italiens et américains grands gagnants
Même à l’heure de la COP26, c’est une tendance lourde. Elle a été consacrée l’an dernier, quand les Français confinés ont converti leurs budgets voyages pour les vacances. Quand ils l’ont transformé en embarcations, ce n’était pas pour hisser la grand-voile : sur les 10.091 immatriculations nouvelles, 77% ont concerné des bateaux à moteur. Or ce chiffre inclut les occasions, marché florissant s’il en est. Un bateau récent, ou même ancien, procure largement autant de plaisirs qu’un exemplaire rutilant à peine déballé de son plastique. Mais pour le coup, ce segment profite largement aux constructeurs de tous les pays. De fait, à ce jeu, à la lecture des statistiques, les Italiens et les Américains sont les grands gagnants dans le compartiment moteurs.
Beneteau à fond dans le moteur
Alors, certes, côté production, la France reste toujours championne du monde des voiliers monocoques habitables de 10 à 11 mètres. Elle est aussi en tête de classement pour les catamarans de croisière. Il n’empêche, qu’a fait Beneteau, notre leader vendéen et mondial, pour relancer sa croissance ? Il a vendu sa marque de voiliers haut de gamme CNB à l’italien Solaris et racheté le chantier portugais Starfisher, spécialisé dans les vedettes à moteur.
Par François Le Brun, pour Challenges
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