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Les options limitées de Washington face aux manœuvres de la Russie au seuil de l’Ukraine

Joe Biden et Vladimir Poutine avant le sommet Etats-Unis – Russie, à la Villa La Grange, à Genève (Suisse), le 16 juin 2021. PETER KLAUNZER / AFP

Réduire la toxicité russe : tel est l’objectif que s’est fixé Joe Biden depuis son entrée à la Maison Blanche. A la mi-juin, au terme de sa rencontre à Genève avec Vladimir Poutine, le président américain espérait recalibrer la relation bilatérale, en la rendant plus prévisible et normée. Echec.

Mardi 7 décembre, Joe Biden va à nouveau s’entretenir avec son homologue, par vidéoconférence, dans un contexte à la fois électrique et incertain, en raison des spéculations sur les intentions militaires russes en Ukraine. A Genève, les Etats-Unis avaient fixé des lignes rouges en matière de cyberattaques contre leurs sites stratégiques. Aujourd’hui, Vladimir Poutine veut imposer les siennes, au sujet de l’expansion et de l’influence de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à ses frontières.

La presse américaine évoque le chiffre de 175 000 soldats déployés par Moscou sur son propre territoire, près de la frontière. En mobilisant autant de forces, après une première alerte en mai, Vladimir Poutine crée un doute, qui oblige les Etats-Unis à recentrer leur attention sur l’espace européen.

Les experts se divisent sur les intentions du dirigeant, en s’appuyant sur des épisodes antérieurs : la guerre en Géorgie (2008), l’annexion de la Crimée et l’opération spéciale dans le Donbass par le truchement de séparatistes à sa solde (2014). Cette incertitude explique l’ampleur de la mobilisation préventive américaine, les fuites organisées dans la presse, les communications faites aux alliés européens, assez sceptiques à l’origine sur la réalité de la menace. Pendant ce temps, sur le terrain, dans les régions de Donetsk et de Louhansk, les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) recensent entre 400 et 500 violations quotidiennes du cessez-le-feu.

« Option nucléaire »

La Russie sait parler le langage de la force militaire, celui-là même que Joe Biden a promis de ne plus privilégier. En cas d’offensive, les Etats-Unis comptent répondre par des sanctions économiques. Au-delà de mesures visant des individus (gel d’avoirs, interdiction d’entrée sur le territoire américain) ou des entreprises, il existe une option ultime, qui viserait à transformer la Russie en Etat paria, au même titre que l’Iran : son exclusion du système d’échanges d’informations financières Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications). Mais les Etats-Unis ne pourraient rien faire seuls. La société, basée en Belgique, relie plus de 11 000 banques et institutions.

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