Le pape François s’apprête à parcourir une nouvelle étape de son pèlerinage méditerranéen avec le voyage qui le mènera à Chypre et en Grèce du 2 au 6 décembre. Ce sera la huitième depuis le début de son pontificat, après l’île de Lampedusa en 2013, la Terre sainte, l’Albanie et la Turquie en 2014, l’île grecque de Lesbos en 2016, l’Egypte en 2017, le Maroc en 2019. A quoi l’on peut ajouter l’Irak, en mars, pour les répercussions que les événements dans ce pays ont sur les Etats riverains. Et peut-être un jour le Liban, où il veut absolument aller dès que cela sera possible. Il en a reçu le premier ministre, Najib Mikati, le 25 novembre, à Rome.
Cet enchaînement de visites souligne l’importance que le premier pape américain accorde plus que jamais à « cette région cruciale du monde (…), lieu physique et spirituel dans lequel notre civilisation a pris forme, comme résultat de la rencontre de plusieurs peuples », ainsi qu’il l’avait expliqué en février 2020, lors d’une réunion d’évêques de la Méditerranée, à Bari (Italie). D’ailleurs, le Vatican vient d’annoncer que le souverain pontife se rendrait à une nouvelle réunion de ce type en février 2022, à Florence. Une centaine de maires de villes riveraines et autant d’évêques seront réunis autour du thème : « La Méditerranée, frontière de civilisation, frontière de paix ».
La Méditerranée croise toutes les problématiques fréquemment mises en avant par le pape François : les inégalités de richesse et les conflits ouverts ou larvés, les migrations et les trafics humains en tous genres, le face-à-face des religions et le dialogue œcuménique…
Selon une expression qu’il affectionne, dans cette région plus qu’ailleurs peut-être, « tout est lié ». « C’est pour lui un lieu exemplaire, symbolique d’un rapport Nord-Sud qui lui tient à cœur, lui qui vient d’un pays du Sud et perçoit le problème des migrations à travers la Méditerranée, souligne Pascal Gollnisch, directeur général de l’association catholique l’Œuvre d’Orient. C’est aussi un lieu très fort du dialogue islamo-chrétien. »
Des membres de Caritas Liban tiennent le calice du pape lors des préparatifs de la messe papale, au stade de football GSP de Nicosie, le 1er décembre 2021. CHRISTINA ASSI / AFP
François s’est beaucoup investi dans ces relations interreligieuses, notamment à travers ses rencontres avec Ahmed Al-Tayeb, le grand imam de la mosquée Al-Azhar, au Caire, autorité de l’islam sunnite, et le grand ayatollah Ali Al-Sistani, autorité spirituelle des chiites d’Irak.
« La Méditerranée, mère du métissage »
Dans le discours prononcé à Bari, François avait exposé sa vision de l’espace méditerranéen et de ses enjeux. « Cette mer oblige les peuples et les cultures riverains à une constante proximité », avait-il observé. Il avait développé divers aspects de ces relations qui peuvent être source de déséquilibres et de tensions, comme les inégalités économiques, les courants de migration, les rapports entre traditions religieuses, la tentation du national-populisme.
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