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Migrants dans la Manche : la justice à la recherche d’informations pour identifier les corps

Le parquet de Paris a appelé, mercredi 1er décembre, à transmettre aux enquêteurs « toute information susceptible d’aider à l’identification » des vingt-sept migrants morts lors du naufrage dans la Manche de leur embarcation il y a une semaine. Toute information utile peut être adressée à [email protected], précise dans un communiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.

Le 24 novembre, dix-sept hommes, sept femmes, deux adolescents et un enfant sont morts dans le naufrage de leur embarcation, au large de Calais. Seuls deux hommes ont survécu, de nationalité somalienne et irakienne.

L’Unité gendarmerie d’identification des victimes de catastrophes (UGIVC) de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale « s’assure du recueil des renseignements ante mortem, obtenus auprès des proches des victimes et des associations en lien avec les naufragés, et post mortem résultant de l’examen des corps et de la mise en exergue d’éléments identifiants (notamment empreintes digitales, relevés dentaires, prélèvements ADN) », précise Mme Beccuau dans ce communiqué. Les résultats sont ensuite étudiés lors d’une commission d’identification, sous l’autorité de la procureure, « afin de certifier formellement l’identité des victimes et de délivrer les permis d’inhumer ».

La Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée, à Paris, s’est saisie de l’enquête ouverte notamment pour homicides involontaires, aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d’un étranger en France en bande organisée, traite des êtres humains en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs. L’enquête a pour objectif de déterminer les circonstances du naufrage, d’identifier les victimes et de démanteler les réseaux de passeurs.

Les investigations ont été confiées à la section de recherches de la gendarmerie maritime, à l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre et la brigade mobile de recherches de Coquelles (Pas-de-Calais) de la direction centrale de la police aux frontières.

Ouvrir une voie légale d’immigration

Ce drame, le plus meurtrier survenu en Manche, a relancé les tensions entre la France et le Royaume-Uni au sujet de la lutte contre les traversées de la Manche.

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a appelé, lundi 29 novembre, le gouvernement britannique à ouvrir une voie légale pour l’admission sur son territoire des demandeurs d’asile. La France n’est pas « un supplétif des autorités britanniques », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse tenue après un conseil de défense consacré aux migrations.

M. Darmanin, qui a réaffirmé la nécessité de respecter les accords du Touquet, a par ailleurs appelé à la négociation d’un accord sur l’immigration illégale entre l’Union européenne et le Royaume-Uni. « Cela ne peut pas être un simple accord de réadmission de migrants sur le territoire » français, a souligné le ministre de l’intérieur, tout en précisant que le premier ministre, Jean Castex, écrirait mardi à son homologue, Boris Johnson, pour lui proposer un accord.

Le lendemain d’une réunion intergouvernementale à Calais, dont les Britanniques avaient été exclus, M. Darmanin a également mis en garde les Britanniques contre toute velléité de renvoyer les migrants qui arriveraient sur leurs côtes, ce qui serait « une ligne rouge inacceptable ». « Nous n’accepterons jamais la pratique des refoulements en mer », a-t-il assuré, car « le Royaume-Uni n’est pas exonéré du droit international ».

Le Monde avec AFP

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