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58 milliards de dollars en vingt ans : l’impact de l’occupation israélienne sur l’économie palestinienne selon l’ONU

Un stand de vente de vêtements est installé devant les décombres d’un magasin détruit par les frappes aériennes israéliennes en mai, à Gaza, le 20 novembre 2021. MOHAMMED SALEM / REUTERS

En moins de vingt ans, les mesures de restrictions imposées par l’occupation israélienne représentent un manque à gagner de près de 58 milliards de dollars (51,3 milliards d’euros) pour l’économie palestinienne. C’est la conclusion d’un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), publié mercredi 24 novembre.

Selon l’étude, l’économie palestinienne n’a jamais pu se remettre de la contraction de plus de 40 % de son PIB subie pendant la deuxième Intifada. Si les restrictions sur la mobilité des Palestiniens et la fréquence des opérations de répression en Cisjordanie n’avaient pas été maintenues après 2005, le taux de pauvreté serait équivalent au tiers des 35,4 % actuels, soutient la CNUCED. D’après le rapport, la Cisjordanie a vécu « deux décennies de croissance sans emploi », avec un taux de chômage stagnant autour de 18 %.

Ce taux monte à 35 %, selon l’organisme, si l’on ne prend pas en compte les 125 000 Palestiniens embauchés en Israël et dans les colonies juives de Cisjordanie. Des emplois cruciaux pour l’économie palestinienne : ces travailleurs gagnent au moins le smic israélien, 5 300 shekels (1 485 euros), soit plus de 3,5 fois l’équivalent du salaire minimum dans le territoire géré par l’Autorité palestinienne. Mais ces rentrées d’argent accroissent aussi la dépendance des Palestiniens vis-à-vis des décisions israéliennes.

Territoire fragmenté

Le nouveau gouvernement israélien prétend porter un agenda de paix économique, de « réduction du conflit » par le développement. La théorie est loin d’être nouvelle. Ces dernières années, les restrictions sur la mobilité ont été rationalisées, souvent de concert avec le déploiement de techniques de surveillances plus sophistiquées. Pourtant, des centaines de checkpoints et barrières continuent de fragmenter le territoire.

Accusé par les Palestiniens d’utiliser ces restrictions à des fins politiques, le gouvernement israélien les justifie par un impératif sécuritaire, quand bien même le nombre d’attaques en provenance de Cisjordanie n’a jamais été aussi bas depuis la fin de la deuxième Intifada, en 2005. Un allègement véritable de ce dispositif semble donc hautement improbable.

Pour rattraper le retard économique, la CNUCED recommande un accès libre à la zone C, les 60 % de la Cisjordanie demeurés sous contrôle civil et militaire israélien, un territoire sous-peuplé, mais riche en ressources naturelles, où Israël a de facto étendu sa souveraineté. L’organisme onusien prône aussi le rétablissement d’une continuité territoriale entre les différents espaces palestiniens. Une démarche contredite dans les faits par l’avancée des colonies, surtout celles autour de Jérusalem, qui tranchent les principaux axes de communication entre le nord et le sud de la Cisjordanie.

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