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Construction d’une voie express par l’entreprise chinoise CRBC à Nairobi, au Kenya, en octobre 2021. THOMAS MUKOYA / REUTERS
La dette africaine n’échappe pas à la bataille d’influence entre Washington et Pékin. Lors de son premier déplacement en Afrique, mi-novembre, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a décoché une flèche en direction de la Chine en affirmant que les Etats-Unis investissaient sur le continent sans « l’alourdir d’une dette qu’il ne pourrait pas gérer ». Comprendre : Pékin aurait entraîné l’Afrique dans le piège du surendettement en lui ouvrant les vannes du crédit pour la maintenir dans une relation de dépendance – une accusation maintes fois formulée sous l’ex-président américain Donald Trump.
La réaction chinoise n’a pas tardé, par l’entremise d’une tribune publiée dans le quotidien Global Times, proche du pouvoir, regrettant que « la coopération mutuellement bénéfique [entre l’Afrique et la Chine] soit devenue la cible des attaques des Etats-Unis et de certains de leurs alliés ».
La dette publique africaine a doublé entre 2008 et 2019, passant de 28 % à 56 % du produit intérieur brut (PIB). La crise du Covid-19 a encore aggravé la situation. Le nombre de nations africaines classées par le Fonds monétaire international (FMI) en risque élevé de surendettement est passé de six à treize et celui des nations en crise de deux à cinq en seulement six ans. Une trentaine de pays ont bénéficié, dans le cadre du G20, d’une suspension du service de leurs dettes jusqu’à la fin 2021.
Bénéfices géopolitiques
Une part importante de la hausse de la dette bilatérale africaine, c’est-à-dire d’Etat à Etat, provient de Chine. Comme le rappelle une note de la direction générale du Trésor publiée en novembre, « la Chine est devenue en vingt ans le principal bailleur de l’Afrique subsaharienne, détenant 62,1 % de sa dette externe bilatérale en 2020, contre 3,1 % en 2000 ». Dans certains pays comme l’Angola ou la Zambie, elle représente même plus de 80 % de cette dette.
Cette assistance financière lui offre en retour des bénéfices géopolitiques. Les contrats signés par la China Development Bank prévoient par exemple des clauses de remboursement en cas d’action « contraire aux intérêts de la Chine », une expression aux contours flous. Récemment, Pékin a bénéficié du soutien des pays africains pour placer ses ressortissants à la tête de quatre agences de l’ONU.
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