La cessation d’activité de l’équipementier automobile SAM dans le bassin aveyronnais de Decazeville est un « échec », a reconnu samedi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, s’engageant à assurer un « avenir industriel » au site.
« Nous ne laisserons pas tomber les salariés et ce n’est pas parce que la SAM ferme que le site industriel doit fermer », a affirmé à la presse M. Le Maire lors d’un déplacement à Toulouse.
La veille, le tribunal de commerce de Toulouse a scellé la liquidation judiciaire et la cessation d’activité immédiate de la fonderie après que Renault, unique donneur d’ordre de la SAM, a refusé de soutenir le seul projet de reprise estimant qu’il « ne présentait pas les conditions de pérennité et de sécurité nécessaires ».
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire à Paris, le 18 novembre 2021 (AFP/Archives – Eric PIERMONT)
Une décision qui a provoqué la colère et la consternation des quelque 350 salariés qui occupent depuis l’usine de Viviez, dans le bassin d’emploi sinistré de Decazeville.
« Ca fait deux ans que nous nous battons avec mes équipes au ministère pour retrouver un repreneur solide. Alors aboutir à une liquidation en fin de parcours, c’est un échec », a reconnu Bruno Le Maire.
Selon lui, ce résultat est notamment dû à une « insuffisance des investissements » sur le site ces dernières années, couplée à une accélération de la transition technologique.
Un employé découpe au chalumeau un moule sur le site de l’équipementier automobile SAM occupé par les salariés en grève, le 24 novembre 2021 à Viviez, dans l’Aveyron (AFP – Valentine CHAPUIS)
Le ministre s’est engagé à accompagner financièrement « ceux qui sont intéressés par prendre un poste plus loin » géographiquement, mais aussi à trouver une solution à « tous ceux qui voudront rester sur le site et le bassin de Decazeville ».
Il a assuré que « tout sera fait afin que ce grand bassin industriel, qui est une fierté nationale, puisse avoir de nouvelles activités industrielles », reconnaissant toutefois qu’il n’y avait « pas encore de pistes concrètes ».
Dans l’immédiat, « chacun doit exercer ses responsabilités, et la première des responsabilités appartient à Renault, dont nous exigerons qu’il accompagne chaque salarié avec le soutien financier nécessaire, ainsi qu’avec des mesures de reclassement, de formation, de qualification », a-t-il réaffirmé.
Des salariés de l’équipementier automobile SAM devant le site de l’entreprise, à Viviez, dans l’Aveyron, le 24 novembre 2021 (AFP/Archives – Valentine CHAPUIS)
Et la responsabilité de l’Etat est aujourd’hui « de débloquer des moyens du fonds de transition de 50 millions d’euros que nous avons mis en place pour les fonderies afin d’apporter un soutien à chaque salarié » qui voudrait créer sa propre entreprise ou bénéficier d’une formation de qualification.
Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) avait été placée en redressement judiciaire le 10 décembre 2019, puis, le 16 septembre dernier, en liquidation judiciaire.
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