La capitale des îles Salomon est désormais placée sous couvre-feu pour une durée indéterminée. La mesure est entrée en vigueur vendredi 26 novembre à Honiara après une troisième journée d’émeutes dans la ville.
Dans la journée, des milliers de personnes, dont certaines étaient armées de haches et de couteaux, s’en sont prises au quartier chinois et au centre des affaires de la ville, selon des correspondants de l’Agence France-Presse (AFP). Des bâtiments ont été incendiés et des magasins pillés.
La police a procédé à des tirs de sommation pour disperser des manifestants qui tentaient d’atteindre la résidence privée du premier ministre, Manasseh Sogavare, située à l’est de Honiara. La foule a mis le feu à au moins un bâtiment voisin avant d’être repoussée vers le centre-ville, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des policiers et des soldats australiens, tout juste arrivés sur place, sont intervenus pour protéger certains édifices et patrouiller, lourdement armés, dans les rues de la capitale.
Les premiers membres de la force australienne de maintien de la paix ont été déployés dans la nuit de jeudi à vendredi, quelques heures après l’appel à l’aide lancé par M. Sogavare. La Papouasie-Nouvelle-Guinée voisine a aussi annoncé, vendredi, le déploiement de 34 soldats chargés du maintien de la paix.
Des forces armées australiennes se sont déployées à Honiara après l’appel à l’aide du premier ministre des îles Salomon, le 25 novembre 2021. LACW JACQUELINE FORRESTER/AUSTRALIAN DEPARTMENT OF DEFENSE VIA AP
Condamnation de la Chine
Les émeutes ont débuté mercredi, quand des centaines de personnes ont manifesté pour réclamer la démission du premier ministre avant de se rendre dans le quartier chinois de Honiara, qui compte 80 000 habitants. Les causes de ces émeutes sont multiples. Parmi elles, la colère vis-à-vis du gouvernement, les difficultés économiques aggravées par la pandémie de Covid-19 et la rivalité historique entre les habitants de l’île la plus peuplée du pays, Malaita, et celle de Guadalcanal où est basé le gouvernement.
Les habitants de l’île de Malaita ont le sentiment d’être abandonnés par le gouvernement central et les différends se sont intensifiés quand, en 2019, le gouvernement de M. Sogavarea a décidé de ne plus reconnaître diplomatiquement Taïwan mais la Chine.
Le premier ministre a ainsi affirmé que des puissances étrangères, opposées à la décision prise en 2019 par son gouvernement de ne plus reconnaître diplomatiquement Taïwan mais la Chine, étaient à l’origine de ces troubles. Vendredi, Pékin a condamné ces émeutes et s’est engagé à « assurer la sécurité et les droits et intérêts des citoyens et institutions chinois ».
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