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Sharbat Gula, la célèbre « Afghane aux yeux verts » de « National Geographic » réfugiée en Italie

Un exemplaire de « National Geographic » avec le portrait de Sharbat Gula par Steve McCurry à Islamabad, au Pakistan, en 2016. B.K. BANGASH / AP

Qu’importe si le cliché a été retouché : c’est l’un des regards les plus célèbres de l’histoire de la photographie. L’expression de Sharbat Gula et ses yeux émeraude, en couverture de National Geographic, en juin 1985, ont symbolisé pour l’Occident les conséquences de la guerre menée à partir de 1979 par l’URSS en Afghanistan.

Son errance a pris fin, jeudi 25 novembre : dans un communiqué, Rome annonce que « La ressortissante afghane Sharbat Gula est arrivée à Rome ». Le gouvernement italien eut « facilité et organisé son transfert. (…) En réponse aux demandes de la société civile et, en particulier, des ONG présentes en Afghanistan. »

Sharbat Gula est devenue célèbre après la publication en 1985 d’une photo prise l’année précédente dans un camp de réfugiés afghans au Pakistan par le photographe Steve McCurry. « L’espace de quelques secondes, tout était parfait, la lumière, l’arrière-plan et l’expression de ses yeux », a raconté McCurry dans son livre Inédit, sorti en France en 2013. En 2002, Steve McCurry avait retrouvé sa trace et l’avait immortalisée à nouveau, tenant la photo qui avait fait d’elle une icône.

Arrêtée et expulsée du Pakistan

Cette mère de quatre enfants, analphabète, affirme être arrivée au Pakistan orpheline, quatre ou cinq ans après l’invasion soviétique de 1979, comme des millions d’Afghans qui avaient fui les combats de l’autre côté de la frontière.

En 2016, elle avait été arrêtée près de Peshawar avec des faux papiers, incarcérée avant d’être renvoyée dans son pays, le Pakistan accentuant, à l’époque, la pression sur les réfugiés afghans pour qu’ils quittent son territoire.

Sharbat Gula, avant une rencontre avec le président afghan Ashraf Ghani, à Kaboul,  le 9 novembre 2016. STRINGER / REUTERS

A son retour en Afghanistan, elle avait été reçue par le président Ashraf Ghani au palais présidentiel, puis par l’ancien président Hamid Karzai. « Je veux créer une association caritative ou un hôpital pour soigner tous les pauvres, les orphelins et les veuves », expliquait-elle à la BBC en 2017. « J’aimerais que la paix vienne dans ce pays, afin que les gens ne deviennent pas des sans-abri. Que Dieu répare ce pays. »

Depuis leur retour au pouvoir à la mi-août, les talibans ont mis en place un gouvernement exclusivement masculin et restreint le droit des femmes à travailler et à étudier, s’attirant nombre de condamnations à l’étranger. L’Italie, qui était avec les Etats-Unis, la Turquie, le Royaume-Uni et l’Allemagne, l’un des cinq pays les plus engagés au sein de la mission « Resolute Support » de l’OTAN en Afghanistan, a évacué des milliers d’Afghans du pays après le retrait américain en août.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

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