Publié le : 24/11/2021 – 13:12
Un homme arrêté lorsqu’il avait 17 ans et accusé du meurtre de son amie a été exécuté, mercredi, par l’Iran.
L’Iran, deuxième pays au monde après la Chine à recourir à la peine capitale, a exécuté, mercredi 24 novembre, un lycéen âgé de 17 ans au moment de son arrestation, en dépit des appels d’organisations internationales de défense des droits humains à y renoncer.
L’exécution d’Arman Abdolali, 25 ans, a eu lieu à l’aube dans la prison de Rajai Shahr, près de Téhéran, conformément au « qesas », c’est-à-dire la « loi du talion » demandée par la famille de la victime, a annoncé le site de l’autorité judiciaire Mizan Online.
Pourtant, Amnesty avait exhorté le 11 octobre l’Iran à renoncer à l’exécution de cet homme condamné à mort pour le meurtre en 2015 de son amie, âgée de 19 ans, à l’issue d’un procès qualifié par cette ONG de « grossièrement inéquitable ».
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Arman Abdolali avait été reconnu coupable du meurtre de son amie « à l’issue d’un procès basé sur des ‘aveux’ obtenus sous la torture », avait dénoncé Amnesty. Le corps de la victime n’a jamais été retrouvé, l’accusé avait déclaré l’avoir jeté dans une poubelle.
« Ce jeune homme n’était pas un malfaiteur. Comme la victime, il était issu d’une famille respectable. En prison, Arman a continué ses études pour obtenir un master d’éducation », avait indiqué à la presse en octobre Hadi Sadeghi, un responsable judiciaire.
« Les deux familles se connaissaient et la victime et l’accusé avaient l’intention de se marier », a-t-il ajouté. D’après ses aveux, une dispute avait éclaté quand elle lui avait fait part de son désir de quitter le pays.
246 personnes exécutées en Iran en 2020
Selon Mizan, la mère de la victime avait déclaré dans une interview qu’elle pardonnerait à Arman s’il lui montrerait l’emplacement du corps de sa fille.
L’homme avait de nouveau été condamné à la peine capitale en 2020 lors d’un nouveau procès, mais la cour avait jugé que l’adolescent était responsable de ses actes en l’absence de preuves du contraire, avait relaté Amnesty.
Début 2020, plusieurs artistes iraniens avaient partagé un message sur Instagram, appelant la famille de la victime à « renoncer à l’application de la peine ». Selon la loi, il revient à la famille de la victime de pardonner ou pas à l’accusé. Si elle refuse, la peine de mort est appliquée.
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L’exécution d’Arman Abdolali avait été reportée à plusieurs reprises, en 2020, puis en octobre et novembre 2021, mais celle-ci avait été stoppée à la suite de mobilisations internationales, selon l’organisation.
En 2020, 246 personnes ont été exécutées en Iran, selon Amnesty. Ce pays est régulièrement condamné par le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme et des ONG occidentales pour des exécutions de personnes condamnées pour des crimes commis alors qu’elles étaient mineures, en violation de la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par Téhéran.
La République islamique d’Iran « fait de son mieux pour réduire à ‘zéro’ le nombre d’exécutions de mineurs délinquants », avait affirmé en juillet à l’AFP Majid Tafréchi, adjoint au directeur des affaires internationales de l’Autorité judiciaire, chargé des droits de l’Homme.
Avec AFP
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