La Roumanie a trouvé l’homme fort qui promet de mettre de l’ordre dans un pays ravagé par le Covid-19. Lundi 22 novembre, le général Nicolae Ciuca, 54 ans, a été nommé à la tête d’un nouveau gouvernement censé résoudre les crises politique et sanitaire qui secouent la Roumanie depuis deux mois. Début novembre, une première tentative d’installer l’ex-militaire aux affaires s’était soldée par un échec, faute d’accord entre les différents partis.
Le profil militaire de cet homme de terrain, entré récemment en politique, est de nature à rassurer une partie de la population en Roumanie, où l’armée est l’une des institutions les plus respectées. Mais sa nomination ne fait pas l’unanimité dans les rangs politiques. Membre du Parti national libéral (PNL), ministre de la défense depuis 2019, il a obtenu ses galons sur les grands théâtres de guerre de ces vingt dernières années. Surnommé « le Général du désert », il a dirigé le bataillon des « Scorpions rouges » qui accompagnait l’armée américaine lors des opérations « Enduring Freedom » en Afghanistan en 2002-2003. Coqueluche de l’US Army, il s’est aussi fait remarquer en 2004 lors de la bataille de Nassiriya, en Irak.
Il aura pour mission d’apaiser la crise politique qui s’est greffée à une crise sanitaire virulente. « Nous avons travaillé pour créer une coalition solide et un gouvernement capable d’assurer la stabilité de la Roumanie, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse après sa nomination. Les Roumains attendent des solutions pour lutter contre la pandémie et la crise énergétique. Nous devons aussi mettre en œuvre le plan de relance européen. » La Commission européenne a promis à la Roumanie une aide d’un montant de 29 milliards d’euros. Mais faute d’un gouvernement soutenu par le Parlement, le pactole européen ne pouvait pas lui être accordé.
Majorité solide au Parlement
Les Roumains sont exaspérés par la crise politique qui a divisé le Parti national libéral, dont le gouvernement est tombé le 5 octobre à la suite d’une motion de censure déposée par l’opposition sociale-démocrate. Les querelles internes entre l’ancien président du parti, Ludovic Orban, et le premier ministre sortant, Florin Citu, ont fracturé la droite. Son alliée, l’Union sauver la Roumanie (USR), dirigée par l’ancien chef du groupe Renew au Parlement européen, Dacian Ciolos, a abandonné l’alliance avec les libéraux et contribué à la chute du gouvernement.
Ces manœuvres politiques ont profité au Parti social-démocrate (PSD), dans l’opposition, qui a fini par s’associer avec l’aile libérale dissidente, dirigée par M. Citu, pour former une nouvelle coalition. Le 25 novembre, le futur gouvernement issu de ce mariage de circonstance entre d’anciens adversaires sera soumis au vote du Parlement, où il dispose d’une majorité confortable de 65 % des sièges. « J’ai constaté qu’une majorité solide a été créée au Parlement, a déclaré le président libéral Klaus Iohannis, lundi. Cette majorité a proposé un premier ministre que j’ai accepté. »
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