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L’affaire Peng Shuai illustre les multiples facettes de la répression chinoise

Le président du CIO, Thomas Bach, en visioconférence avec la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai, à Lausanne (Suisse), le 21 novembre 2021. GREG MARTIN / IOC / VIA REUTERS

L’entretien par vidéo entre la championne de tennis chinoise Peng Shuai et le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach, dimanche 21 novembre, ne semble pas avoir convaincu grand monde. Lundi, l’ambassade de France en Chine a même publié en chinois sur son compte Weibo, le Twitter chinois, un communiqué exprimant son « inquiétude sur le manque d’information au sujet de la situation de Peng Shuai ». « Nous appelons le gouvernement chinois à mettre en œuvre ses engagements à combattre la violence contre les femmes », explique la diplomatie française.

Dans une longue lettre publiée sur Weibo, Peng Shuai avait accusé, le 2 novembre, Zhang Gaoli, à l’époque numéro sept du régime chinois, de l’avoir violée en 2014. Très rapidement, son témoignage avait été effacé des réseaux sociaux et son compte fermé. Elle même n’a plus donné signe de vie au point d’inquiéter le monde du tennis, les chancelleries et même les Nations unies (ONU).

Jusqu’à ce week-end où sa réapparition, mise en scène par les médias d’Etat, laisse de nombreuses questions en suspens. Lundi, l’association Human Rights Watch a accusé le CIO de relayer « la propagande d’Etat chinoise ». L’ONG fait remarquer que le CIO n’indique pas comment cet entretien a été réalisé alors même que Peng Shuai était jusqu’alors injoignable.

C’est que le cas de cette sportive est loin d’être isolé. Entre les disparitions suspectes, les confessions forcées ou au contraire le silence imposé, la répression imposée par Pékin à l’encontre de ceux qui gênent le régime peut prendre bien des aspects. Peng Shuai est l’arbre qui révèle la forêt ou, comme disent les Chinois, la tache qui révèle la panthère.

« Réduire au silence les critiques »

Comme le note Human Rights Watch « le gouvernement chinois fait disparaître des personnes dont les opinions ou la conduite sont vues comme problématiques, emploie des formes extralégales de détention et des tortures et publie des confessions forcées pour que des cas douteux apparaissent légitimes. Les autorités chinoises ont une longue habitude de réduire au silence les critiques, y compris les avocats des droits humains, les journalistes, les lauréats du prix Nobel de la Paix, et des éditeurs de Hongkong comme le libraire suédois Gui Minhai. D’autres personnalités éminentes comme l’homme d’affaires milliardaire Jack Ma, la star Fan Bingbing et le chef d’Interpol Meng Hongwei ont aussi disparu après avoir eu maille à partir avec les autorités. Après avoir fui la Chine ou après avoir été libérés, d’autres anciens détenus se sont rétractés et sont revenus sur les déclarations qu’ils avaient été forcés de faire devant les caméras ».

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