Pas de surprise : la carte du Venezuela est rouge. A l’occasion des élections régionales qui se tenaient dimanche 21 novembre, le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) a en effet remporté vingt des vingt-trois Etats en jeu et la capitale, Caracas, qui revient à une femme, Carmen Meléndez.
Sans surprise, l’abstention a été le principal chiffre de la journée, avec 58 % des électeurs qui sont restés chez eux. Le chiffre était cependant, cette fois, très attendu : le scrutin a en effet marqué le retour aux urnes des partis d’opposition qui avaient boycotté la présidentielle de 2018 et les parlementaires de 2020. Mais la droite radicale, incarnée par Leopoldo Lopez et Maria Corina Machado, continuait de prôner l’abstention. « La question est de savoir si, en votant, on accélère la chute du régime ou si, au contraire, on la reporte parce qu’on le légitime », avait tweeté Mme Machado dimanche matin. Figure de l’opposition sur la scène internationale, Juan Guaido a maintenu tout au long de la campagne une position ambiguë.
Les résultats ont été annoncés à minuit, six heures après la fermeture des bureaux de vote et le dépouillement de 90,21 % des bulletins. Les autres résultats – à savoir le nom des 334 maires et des plus de 2 500 conseillers – n’ont pas été communiqués, à l’exception de celui de Caracas.
« Aucun incident sérieux »
« La journée s’est déroulée en paix, sans qu’aucun incident sérieux n’ait entaché le scrutin démocratique », s’est réjoui le président du Conseil national électoral, Pedro Calzadilla, avant d’annoncer les résultats. Un peu plus tôt dans la journée, Isabel Santos, chef de la mission d’observation de l’Union européenne, s’était elle aussi félicitée du déroulement du scrutin. La présence de cette mission, la première en quinze ans, est un des gages qu’avait demandés l’opposition pour participer au scrutin. La mission doit remettre un rapport préliminaire dès mardi.
Devant les caméras qui l’ont accompagné voter dans une école de la base militaire de Fuerte Tiuna, à Caracas, le président, Nicolas Maduro, a reconnu que la mission de l’UE avait été « à la hauteur » jusqu’à maintenant. Quelques heures auparavant, le chef de l’Etat avait rappelé en termes vifs que le Venezuela était un pays souverain qui n’avait de leçon à recevoir de personne.
En cette matinée dominicale ensoleillée, les électeurs ne se bousculaient pas devant les bureaux de vote de Caracas. A deux rues de la plaza Francia, dans le quartier élégant d’Altamira, Simon, 27 ans, est venu en tenue de jogging : « Je vote parce que le vote est un droit, explique-t-il. Et parce que c’est la seule façon de faire savoir à Nicolas Maduro que le Venezuela n’est pas heureux. »
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