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Le retour controversé d’Abdallah Hamdok, ancien premier ministre du Soudan

Le premier ministre du Soudan, Abdalla Hamdok, à Khartoum, , le 24 août 2019. MOHAMED NURELDIN ABDALLAH / REUTERS

Les stylos sont à peine rebouchés ce dimanche 21 novembre que les généraux Abdel Fattah Al-Bourhane et Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », applaudissent en écho au public réuni dans la salle du palais présidentiel au cœur de Khartoum. Les deux cerveaux du coup d’Etat mené le 25 octobre savent qu’ils viennent de réussir un nouveau tour de force. En acceptant de libérer les prisonniers politiques et de retourner au partenariat entre civils et militaires avec la réinstallation du premier ministre Abdallah Hamdok à la tête d’un gouvernement de technocrates, ils remplissent les conditions fixées par la communauté internationale pour continuer à soutenir le Soudan, sans remettre en cause leur putsch.

Au même moment, Abdallah Hamdok ne cille pas, le regard grave, le visage barré par un masque. Il ne peut ignorer qu’il vient de sceller un pacte avec le diable. « Nous devons mettre un terme à l’effusion de sang. Je sais que notre peuple est capable de sacrifices, cependant chaque goutte de sang est précieuse », se justifie Abdallah Hamdok dans une courte allocution retransmise en direct.

Le texte a tout d’un accord signé le couteau sous la gorge. Quelques heures plus tôt, le premier ministre était encore assigné à résidence sous haute surveillance militaire, avec des contacts limités avec l’extérieur. « Il est évident que le premier ministre a fait l’objet d’intenses pressions de la part des militaires », analyse Kholood Khair du groupe de réflexion Insight Strategy Partners. Peu après la signature de l’accord, le premier ministre s’est évanoui brièvement au moment de serrer les mains de ses nouveaux partenaires.

Nombreuses zones d’ombre

Ces derniers se réjouissent. Cet accord leur permet de sortir de l’impasse dans laquelle les avait plongés le coup d’Etat depuis le 25 octobre alors que les condamnations internationales s’étaient multipliées. « Nous allons continuer à travailler pour préserver la transition, jusqu’à ce que les rêves de démocratie de paix et de justice des Soudanais soient exaucés », a promis le général Abdel Fattah Al-Bourhane. Selon les signataires, les élections devraient se tenir d’ici le mois de juillet 2023.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Norvège et l’Union européenne ont salué le retour d’Abdallah Hamdok à son poste et les promesses des signataires de revenir au document constitutionnel signé en août 2019 qui avait donné le coup d’envoi au partenariat civilo-militaire après la chute d’Omar Al-Bachir. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre subsistent. « Le diable est dans les détails. Ce texte n’est pas un retour au statu quo. Il est pire que le précédent, signé en 2019, qui avait déjà donné lieu à d’importantes concessions de la part des civils », estime Kholood Khair.

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