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L’affaire Peng Shuai met au défi le pouvoir central chinois

La joueuse de tennis chinoise Peng Shuai pendant un match de simple dames contre l’Américaine Shelby Rogers lors du tournoi de tennis China Open à Pékin, le 2 octobre 2017. GREG BAKER / AFP

« Zhoumo yukuai ! » : d’après un journaliste de CGTN, la version internationale de la télévision d’Etat chinoise CCTV, l’ex-championne de tennis Peng Shuai a souhaité un « bon week-end » à ses amis sur WeChat, vendredi 19 novembre au soir. Elle aurait même accompagné sa publication sur le réseau social chinois de plusieurs photos, jouant avec son chat, ou tenant un panda en peluche.

Peng Shuai’s WeChat moments just posted three latest photos and said “Happy weekend”.
Her friend shared the three… https://t.co/8o1jClX63c

— shen_shiwei (@Shen Shiwei沈诗伟)

Après un prétendu courriel envoyé à l’Association des joueuses de tennis (WTA), qui n’a convaincu personne, la propagande chinoise insiste, avec ces photos qui évoquent les preuves de vie envoyées par des preneurs d’otages. Là encore, difficile de croire à l’authenticité de ce message, diffusé à partir du compte « Pengshuai2 », et soi-disant partagés par un ami de la joueuse. D’autant que ni ces photos ni le courriel attribué à Peng Shuai deux jours plus tôt n’ont reçu la moindre couverture médiatique en Chine : de l’autre côté de la grande muraille numérique, toute référence à l’ex-championne a été soigneusement expurgée du Web, depuis sa publication sur Weibo, équivalent local de Twitter, le 2 novembre, dans laquelle elle accusait l’ancien numéro sept chinois Zhang Gaoli de l’avoir violée.

Où est Peng Shuai ? Si l’on en croit ces photos, elle pourrait se trouver chez elle, sans doute en résidence surveillée, et privée de communications avec l’extérieur. D’après Steve Simon, le président de la WTA, son organisation n’a toujours pas réussi à établir de contact direct avec la joueuse qui avait remporté le double à Roland-Garros en 2014. Hormis les publications de CGTN, on est toujours sans nouvelles de Peng Shuai depuis le 2 novembre. D’où la campagne lancée par des sportifs pour demander de ses nouvelles, avec le mot-dièse #WhereIsPengShuai. Ces derniers jours, Naomi Osaka, Serena Williams ou encore Novak Djokovic se sont exprimés à son sujet.

Désormais, les réactions dépassent le monde du sport. Vendredi 19 novembre, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU s’est inquiété à son tour : « Il serait important d’avoir des preuves sur le lieu où elle se trouve, et de savoir si elle va bien. Et nous demandons instamment qu’une enquête soit menée en toute transparence sur ses allégations d’agression sexuelle », a déclaré la porte-parole de l’organisation, Liz Throssell, vendredi. Quelques heures plus tard, le Quai d’Orsay s’est dit « préoccupé par l’absence d’informations sur la situation de Peng Shuai », dans un communiqué, tandis que la Maison Blanche faisait part de sa « profonde inquiétude ».

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