Publié le : 20/11/2021 – 11:17
Le président Emmanuel Macron et Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, se sont montrés en désaccord, lors d’un vif échange vendredi autour de la délocalisation de l’usine française Ascoval. Le président candidat à l’investiture LR pour la présidentielle a estimé que « la solution retenue n’est pas satisfaisante », se heurtant au projet soutenu par le chef de l’État pour l’avenir de cette aciérie.
Un déplacement d’Emmanuel Macron dans le nord de la France a été vendredi 19 novembre l’occasion d’un échange tendu entre le chef de l’État et le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui ambitionne de lui succéder à l’Élysée.
Le dossier Ascoval, du nom de l’aciérie présente à Saint-Seaulve, dans le Nord, qui vient d’échapper à une délocalisation en Allemagne, a fait l’objet d’une conversation de plusieurs minutes entre les deux hommes, à l’arrivée du chef de l’État au Familistère de Guise, dans l’Aisne.
Le gouvernement a, en effet, réussi à convaincre le groupe allemand Saarstahl de renoncer à transférer outre-Rhin une partie de la production de l’aciérie française Ascoval, à la pointe en matière environnementale.
Concurrence avec l’Allemagne
Pour la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, en déplacement vendredi dans l’Isère, « ce qui était en jeu, c’était une production d’acier électrique, c’est à dire à 90 % décarbonée en France, par rapport à une production au charbon. On voyait bien toute l’absurdité collective d’une décision de cette nature ».
Pour Xavier Bertrand en revanche, « la solution retenue n’est pas satisfaisante. « Tant qu’on aura la concurrence des Allemands avec le charbon, ils (Ascoval) ne seront pas compétitifs ; c’est le tarif de l’électricité le problème. Il faut leur accorder un tarif préférentiel, c’est la seule façon de les (Ascoval) sortir d’affaire », a dit le candidat à l’investiture du parti Les Républicains pour l’élection présidentielle d’avril 2022.
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« Comme vous le savez, cher président du Conseil régional, la ministre [Agnès Pannier-Runacher] y a passé sa journée et sa nuit, ils ont renoncé », a répondu Emmanuel Macron. « Ce n’est pas ça la solution », a dit Xavier Bertrand à plusieurs reprises.
Pendant le ferme échange survenu au moment de l’accueil républicain, les deux hommes ont prolongé leur poignée de main et se sont plusieurs fois coupé la parole.
« Vous savez peut-être mieux que tous les autres, c’est possible », a dit Emmanuel Macron. « Non, je veux qu’on ait des garanties », a rétorqué son interlocuteur.
Les deux hommes ont ensuite participé à une rencontre consacrée au développement de la Sambre, de l’Avesnois et de la Thiérache, trois territoires défavorisés du nord de la France.
Une usine phare dans la région
L’annonce d’une délocalisation partielle de l’activité de cette usine emblématique avait suscité la colère de nombreux élus politiques. Le gouvernement souhaitait également éviter à tout prix un revers industriel et écologique, à cinq mois de la présidentielle.
L’usine de Sainte-Saulve, qui emploie 270 salariés, produit des barres d’acier dédiés à la fabrication de rails, notamment pour la SNCF.
Emmanuel Macron doit rester dans la région jusqu’à lundi soir, dans le cadre d’un déplacement que ses adversaires politiques considèrent comme une pré-campagne, alors que le chef de l’État n’a pas fait connaître ses intentions pour 2022.
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Lors de cette visite qui l’a aussi conduit dans une maison de santé d’Aulnoye-Aymeries, dans le Nord, en manque de médecins, le président de la République est venu vérifier l’efficacité du plan d’aide lancé il y a trois ans dans la région.
Il a annoncé le déblocage d’une nouvelle enveloppe de l’ordre de 100 millions d’euros pour développer les infrastructures, en particulier l’élargissement de la RN2, et financer des projets dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la santé.
Après un week-end au Touquet, dans la Somme, où son épouse possède une maison, le président sera lundi à Amiens, sa ville natale.
Avec AFP et Reuters
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