Les années se suivent et se ressemblent, mais pour le pire. Au Brésil, la déforestation en Amazonie a une nouvelle fois atteint des niveaux record. En seulement un an, plus de 13 000 km2 de forêt tropicale ont été rasés, sur la période allant d’août 2020 à juillet 2021, selon les données transmises par l’Institut national de recherche spatiale (INPE). L’équivalent de la superficie d’un pays comme le Liban ; plus de 120 fois celle d’une ville comme Paris
Voilà quinze longues années que le Brésil n’avait pas connu de tels niveaux de destruction. Le nombre de kilomètres carrés de forêt tropicale détruit chaque année y a pratiquement doublé par rapport à 2018. Et la tendance va en s’accélérant : selon l’INPE, en une année seulement, la déforestation a augmenté de près de 22 %.
Au cœur des accusations, on trouve encore et toujours Jair Bolsonaro. Arrivé au pouvoir en 2019, le président du Brésil s’est illustré en démantelant les institutions chargées de la protection de l’environnement. « Les chiffres de l’INPE n’ont malheureusement rien de surprenant. Ce président fait exactement ce qu’il a promis durant sa campagne. Il applique son programme », déplore Antonio Oviedo, chercheur à l’Institut Socioambiental (ISA).
Ces chiffres représentent néanmoins un camouflet sévère. Isolé depuis la sortie du pouvoir de Donald Trump, le gouvernement de Brasilia est désormais soumis à la pression intense et conjuguée des Etats-Unis et de l’Union Européenne (UE) afin de réduire la destruction de l’Amazonie. Jair Bolsonaro, comprenant que les vents avaient changé, a promis de donner des gages.
Changement de ton
Du côté du gouvernement, fini les discours à l’emporte-pièce sur la fin des réserves indigènes et l’exploitation à tous crins de la forêt. « A ceux qui persistent à commettre ces crimes environnementaux, [nous avertissons] que l’Etat brésilien va montrer sa pleine force en Amazonie », a ainsi déclaré, jeudi, le ministre de la justice et de la sécurité publique, Anderson Torres, dans un changement bien notable.
« Le Brésil signe des accords pour rassurer ses partenaires. Mais à la maison, il poursuit sa politique anti-environnement »
Cristiane Mazzetti, porte-parole de l’ONG Greenpeace au Brésil
Officiellement, le gouvernement est au combat. A trois reprises, depuis le début du mandat, les forces armées ont été mobilisées afin d’éteindre les incendies. Au mois de juin, un nouveau ministre de l’environnement a été nommé ; en lieu et place du très polémique Ricardo Salles, on trouve désormais le plus diplomate Joaquim Leite, ex-secrétaire à l’Amazonie et aux services environnementaux au sein du ministère.
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