La bataille pour la présidence de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) est lancée. Deux mois après sa débâcle aux élections législatives du 26 septembre (24,1 %, le pire score de son histoire), le grand parti de la droite allemande connaît désormais les trois candidats qui s’affronteront dans les semaines à venir pour succéder à Armin Laschet et incarner la principale force d’opposition à la coalition « feu tricolore » du futur chancelier social-démocrate (SPD) Olaf Scholz, dont l’investiture est prévue dans la semaine du 6 décembre.
Les prétendants, qui avaient jusqu’à mercredi 17 novembre pour déposer leur candidature, seront donc trois. Deux d’entre eux, Friedrich Merz et Norbert Röttgen, n’ont surpris personne en se déclarant : battus par Armin Laschet au dernier congrès de la CDU, en janvier, il était logique qu’ils tentent à nouveau leur chance après que celui-ci eut annoncé sa démission suite à la défaite des législatives. Helge Braun, en revanche, a pris tout le monde de court : même les observateurs les mieux informés n’avaient pas imaginé que le chef de la chancellerie fédérale, autrement dit le plus proche collaborateur d’Angela Merkel, se lancerait à la conquête du parti que celle-ci a présidé de 2000 à 2018.
A première vue, M. Merz part avec une longueur d’avance. Au congrès de janvier, il s’était qualifié pour le second tour – contrairement à M. Röttgen, éliminé dès le premier –, et avait finalement échoué de peu face à M. Laschet (47,2 % contre 52,8 %). Lors du précédent congrès, en décembre 2018, où il était déjà candidat, il était passé encore plus près de la victoire, en recueillant 48,3 % des voix face à Annegret Kramp-Karrenbauer, la « dauphine » désignée d’Angela Merkel.
Après ces deux échecs, M. Merz aurait pu renoncer. Mais les bons résultats qu’il a obtenus lors des deux derniers congrès sont la preuve, à ses yeux, qu’il ne manque pas grand-chose pour que la troisième tentative soit la bonne. Pour cela, l’ancien héraut de l’aile la plus conservatrice du parti, qui vient de faire son retour au Bundestag après avoir passé douze ans dans le monde des affaires, entend jouer la carte du rassemblement.
« Avec moi, il n’y aura pas de virage à droite au sein de la CDU », a-t-il ainsi promis, mardi, en donnant le nom de celui dont il ferait son secrétaire général en cas de victoire : Mario Czaja, un député de 46 ans qui vient de remporter la circonscription populaire de Berlin-Marzahn-Hellersdorf, détenue par l’extrême gauche depuis 1990.
Désaccord autour d’Angela Merkel
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