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Élevage intensif : des volailles projetées par un « canon à poulets » !

Un lanceur d’alerte a filmé dans l’un des plus grands élevages français, fournissant la marque Le Gaulois. Sur des images diffusées par l’association L214 : des volailles blessées, des poubelles débordant de cadavres d’animaux, ou encore un « canon à poulets »… qui projette les gallinacés dans des caisses de transports destinées à l’abattoir ! La Fondation 30 Millions d’Amis fustige la violence infligée à ces êtres sensibles par le modèle intensif.

Des pratiques indignes qui choquent de plus en plus l’opinion publique ! A Saint-Saturnin-du-Limet, en Mayenne, une commune de quelque 512 habitants, se trouve l’un des plus vastes complexes d’élevage en France : 2 millions de poulets envoyés chaque année à l’abattoir pour approvisionner Le Gaulois, marque du groupe agro-industriel LDC. En septembre 2021, un lanceur d’alerte a filmé à l’intérieur des bâtiments – dont la moitié, dépourvus de fenêtres, n’offrent aucune lumière naturelle aux animaux. Sur les images rendues publiques par l’association L214 le 18 novembre 2021, on voit des volatiles peinant à tenir sur leurs pattes en raison de leur croissance ultra-rapide. Certains ne parviennent même plus à atteindre les systèmes d’abreuvement et sont donc condamnés à mourir de soif.

(Attention, les images ci-dessous sont susceptibles de heurter le public)

Les images du lanceur d’alerte montrent des volailles blessées, mais également l’utilisation d’un « canon à poulets »… ©L214

Mis en demeure par la préfecture en 2012

Dans cette véritable « usine à poulets », le lanceur d’alerte filme également l’utilisation d’une machine effroyable : d’un côté, une sorte de « moissonneuse » aspirant les gallinacés et de l’autre, un « canon » qui projette brutalement les poulets dans des caisses de transport destinées à l’abattoir. La vidéo montre également des bacs d’équarrissage (poubelles, NDLR) débordant d’animaux morts et grouillant d’asticots, preuve selon L214 d’un défaut d’enlèvement des cadavres. L’association souligne en outre que l’exploitant avait fait l’objet, en 2012, d’une mise en demeure de la préfecture de la Mayenne, notamment pour « dépassement du nombre de poulets autorisés »… ce qui n’aurait pas empêché cet éleveur d’obtenir, par la suite, des autorisations afin de s’agrandir : de 220 000 à 330 000 animaux en 2014, puis jusqu’à 360 000 volailles deux ans plus tard !

Certains volatiles peinent à tenir sur leurs pattes, en raison de leur croissance ultra-rapide. ©L214

« Achetez en toute confiance ». Vraiment ?!

Nonobstant, sur son site internet, Le Gaulois met en avant cette exploitation sous son label Oui c’est bon !, censé garantir aux consommateurs « des élevages propres et rangés » ainsi que le « respect du bien-être animal », prévoyant des mesures telles que la « présence de pierres à picorer ou de ballots de paille » ou encore, la « diffusion de musique ou de radio pour que les volailles soient calmes » (!). Sur la page web, l’éleveur concerné affirme quant à lui qu’il « aime [s]’occuper de [ses] animaux, les voir grandir, voir qu’ils sont bien dans le poulailler » (sic). Et l’industriel de rassurer à son tour : « Achetez en toute confiance Le Gaulois, une marque de qualité française ! » Des pratiques commerciales et publicitaires que d’aucuns considéreront trompeuses voire mensongères.

D’un côté, une moissonneuse, et de l’autre, un canon qui projette brutalement les poulets dans les caisses de transport.©L214

 

L’absence d’engagement du leader de la production en France contre les pires pratiques d’élevage, est injustifiable.
Brigitte Gothière, L214

L’association, qui a porté plainte pour « mauvais traitements » auprès du procureur, demande au groupe LDC de « s’engager fermement contre les pires pratiques d’élevage et d’abattage » et en faveur du « plein air pour les poulets », à travers une pétition qui a déjà rassemblé plus de 89 000 signatures. « Les conditions de vie et la méthode de ramassage des animaux sont désastreuses dans cet élevage qui fournit LDC, fustige Brigitte Gothière, cofondatrice de L214, dans un communiqué. (…) Alors que plus de 100 entreprises de l’agroalimentaire comme Carrefour, Leclerc, KFC, Domino’s Pizza, (…) se sont déjà engagées contre les pires pratiques de l’élevage intensif des poulets, l’absence d’engagement du leader de la production en France est injustifiable. »

La marque Le Gaulois met en avant cette exploitation sous son label Oui c’est bon !, censé garantir le « respect du bien-être animal ». ©L214

Mettre fin à l’élevage intensif

Alors que le groupe LDC avait déjà été épinglé par les lanceurs d’alerte à deux reprises (enquêtes dans des élevages Maître CoQ en 2018 puis en 2021), la Fondation 30 Millions d’Amis exige de la part du gouvernement d’Emmanuel Macron un plan de sortie du modèle intensif, système auquel plus de 8 Français sur 10 s’opposent (sondage Fondation 30 Millions d’Amis /Ifop, 2021).

Le temps de l’inaction n’a que trop duré ! Sur cette thématique de l’élevage intensif – comme sur d’autres maltraitances infligées aux animaux – la Fondation 30 Millions d’Amis a lancé début novembre 2021 une campagne intimant aux candidats à la Présidentielle 2022 de s’engager concrètement dans leur programme pour améliorer le sort de TOUS les animaux.

Source

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