Avec une touche de soft power et des investissements massifs, la Chine parvient à avancer ses pions un peu partout en Europe. Dans un contexte compliqué, où gouvernements et opinion publique leur sont de plus en plus défavorables, ses entreprises et ses diplomates alignent quelques succès dans les infrastructures, l’industrie automobile, les télécoms, et des ambitions dans l’éducation.
En Hongrie, le projet enflamme le pays depuis le début de l’été. Le 6 juin, plusieurs milliers de manifestants ont même défilé dans les rues de Budapest, une première depuis l’automne 2020. La raison de leur colère: l’implantation d’un gigantesque campus dans la capitale hongroise destiné à accueillir une antenne de l’université chinoise de Fudan. En mars, le gouvernement de Viktor Orban avait annoncé fièrement que cet établissement de renom basé à Shanghai ouvrirait en 2024 son seul et unique campus hors de Chine. Très vite, le projet a cristallisé les critiques de l’opposition sur le tropisme chinois de l’homme fort du pays.
Prêt d’1,3 milliard d’euros accordé par Pékin
La fronde a pris de l’ampleur lorsque la presse locale a révélé que l’opération serait quasiment entièrement financée par un prêt de 1,3 milliard d’euros accordé par Pékin à Budapest. Le campus, construit par des sociétés chinoises, viendrait remplacer 12.000 logements étudiants
Cet entrisme de Pékin sur le Vieux Continent agace de plus en plus. En témoignent plusieurs prises de position récentes de la Commission européenne. En France, le Sénat a publié le 5 octobre un rapport sur les influences étatiques extra-européennes dans le monde universitaire et académique qui ciblait principalement la Chine. En juillet, le gouvernement a ainsi demandé à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) d’étendre ses capacités de détection et de lui faire remonter les cas les plus inquiétants.
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