Deux explosions, que la police a qualifiées d’« attentats-suicides », se sont produites mardi 16 novembre dans le centre de Kampala, la capitale de l’Ouganda, déjà le théâtre récemment de deux attaques à la bombe. Selon le porte-parole de la police, Fred Enanga, trois personnes sont mortes et trente-trois autres ont été blessées, dont cinq grièvement, dans ces attaques menées par trois kamikazes issus d’un « groupe local lié aux ADF [les Forces démocratiques alliées, une rébellion islamiste] ».
Les explosions se sont produites dans le quartier d’affaires, près du quartier général de la police et de l’entrée du Parlement. La détonation près du quartier général de la police a détruit des vitres, tandis que celle du Parlement a mis le feu à des véhicules garés aux abords, selon M. Ochom. « Nous avons déployé une équipe » dans le secteur, a déclaré à l’AFP une porte-parole de la Croix-Rouge ougandaise, Irene Nakasiita.
Kyle Spencer, directeur exécutif d’une ONG, a entendu les explosions. Il a décrit à l’AFP la panique qui a gagné les personnes se trouvant dans le quartier : « La route du Parlement est fermée, il y a des gens qui pleurent et les autres ne cherchent qu’à quitter la zone. Tout le monde évacue les immeubles de bureaux et les bâtiments sont verrouillés, personne ne peut plus entrer. »
Déjà deux attentats en octobre
Le Parlement a annulé sa session prévue mardi, demandant à ses membres d’éviter le secteur. A la mi-journée, les alentours du bâtiment avaient été placés sous haute surveillance, avec des soldats lourdement armés qui patrouillaient et des membres de la police scientifique qui inspectaient le site. L’ambassade des Etats-Unis à Kampala a demandé aux Américains de rester éloigner de la zone et de s’informer grâce aux médias.
Kampala avait été visée en octobre par deux attentats, déjà attribués par la police aux ADF. L’explosion d’une bombe dans un restaurant de la capitale, le 23 octobre, a tué une jeune serveuse et un attentat-suicide dans un bus, deux jours plus tard, a fait un mort et de nombreux blessés.
Les ADF sont un groupe rebelle musulman apparu en Ouganda qui a fait souche depuis plus de vingt-cinq ans dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, où il sème la terreur. Les ADF sont désignées par l’organisation Etat islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale (Iscap). En mars, les Etats-Unis les ont officiellement déclarées affiliées à l’EI. La première attaque avait été revendiquée par l’Iscap.
Les ADF sont considérées par les experts comme le plus meurtrier des quelque 120 groupes armés qui arpentent l’est de la RDC, beaucoup d’entre eux étant le produit de deux guerres régionales menées il y a un quart de siècle.
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