L’Union européenne (UE) a trouvé « un consensus » parmi ses 27 Etats membres pour sanctionner le groupe russe de mercenaires Wagner, dont les Occidentaux craignent une intervention au Mali, a annoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lundi 15 novembre. La junte au pouvoir à Bamako menace de recourir aux services de cette société privée soupçonnée d’être proche du président russe, Vladimir Poutine.
« Il y a un consensus pour prendre des mesures restrictives contre ce groupe. Elles seront décidées dès que le travail au niveau technique aura été achevé. Des propositions spécifiques pour désigner des individus et des entités vont être évaluées », a déclaré M. Borrell à l’issue d’une réunion des ministres européens des affaires étrangères à Bruxelles. Il a évoqué une possible adoption de ces mesures, réclamées notamment par la France, lors de la prochaine réunion des ministres, prévue le 13 décembre.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a expliqué qu’il s’agissait à la fois de « sanctions contre les membres de la société Wagner et contre les sociétés qui travaillent directement » avec elle. « Il y a une menace au Mali », a-t-il souligné lors d’un point presse. La France a averti Moscou que le déploiement de mercenaires russes dans la bande sahélo-saharienne serait « inacceptable », lors d’une rencontre vendredi des ministres des affaires étrangères et de la défense des deux pays à Paris.
Des « exactions largement documentées »
« Les exactions commises en toute impunité [par ces mercenaires] dans d’autres pays sont largement documentées », avait souligné la porte-parole du Quai d’Orsay, Anne-Claire Legendre, en référence notamment à la Centrafrique. Leur présence a été rapportée en Ukraine, en Syrie et en Afrique. Pour nombre d’ONG et de journalistes, la Russie utilise le groupe Wagner et ses mercenaires pour servir ses intérêts à l’étranger, ce que nie le Kremlin.
Les 27 Etats membres de l’UE se sont en outre mis d’accord, lundi, pour adopter un cadre légal de sanctions contre la junte au pouvoir au Mali, dans la foulée de celles annoncées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). La Cédéao a imposé le 7 novembre des sanctions individuelles aux membres de la junte en raison du retard pris dans l’organisation des élections qui doivent consacrer le retour des civils au pouvoir après le double putsch d’août 2020 et mai 2021.
Le travail de l’UE sur son cadre de sanctions « va continuer et nous espérons le finaliser bientôt », a déclaré Josep Borrell : « Cela nous permettra d’adopter des sanctions contre ceux qui font obstacle à la transition. »
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