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La crise biélorusse s’invite dans la campagne présidentielle en France

Des soldats et policiers polonais surveillent les migrants à la frontière bielorusse, le 12 novembre 2021. HANDOUT / VIA REUTERS

Jean-Yves Le Drian devait exprimer, lundi 15 novembre, lors d’une réunion avec ses homologues de l’Union européenne (UE), « la solidarité totale de la France avec la Pologne, la Lituanie et la Lettonie face à l’instrumentalisation inacceptable des flux migratoires par le régime biélorusse ». Dans l’espoir de faire cesser ces opérations considérées aussi à Paris comme relevant d’une « guerre hybride », le ministre de l’Europe et des affaires étrangères devait soutenir l’adoption d’un cinquième paquet de sanctions européennes contre Minsk, a fait savoir le Quai d’Orsay, dimanche 14 novembre.

Même si Paris ne pointe pas directement du doigt la responsabilité de la Russie dans la crise actuelle – à la différence du gouvernement polonais –, la question a été évoquée avec Moscou, lors d’une rencontre, vendredi, entre Jean-Yves Le Drian, Florence Parly, la ministre des armées, et leurs homologues russes.

Depuis août 2020, la France a pleinement soutenu les quatre trains de sanctions européennes contre Minsk ; Paris critique la stratégie « brutale » et systématique de répression du régime, et déplore les « actes de déstabilisation » de la Biélorussie dans les pays voisins. L’ambassadeur français en poste dans la capitale biélorusse, Nicolas de Bouillane de Lacoste, a dû rentrer le 17 octobre en France, sous le prétexte officiel de n’avoir pas présenté ses lettres de créance au président Alexandre Loukachenko, dont Paris ne reconnaît pas la réélection.

En France, la crise biélorusse réveille des clivages anciens. Pour la droite, c’est toute la politique extérieure européenne qui se joue sur la frontière polonaise ; pour l’extrême droite, c’est bien la preuve que « l’immigration est une forme de guerre ». Pour les Verts, il est clair que la Russie tente « d’organiser une guerre aux frontières de l’Europe ».

« Un test pour l’Europe », selon Damien Abad

François-Xavier Bellamy, le chef de file du parti Les Républicains (LR) à Bruxelles, a volé le 10 novembre au secours d’une Pologne régulièrement décriée pour son traitement de la crise des migrants. Ce qui se joue aux frontières de l’UE est pour lui un problème collectif : « A l’est de l’Europe, la dictature biélorusse est en train d’organiser une crise migratoire. Ceci n’est pas le problème de la Pologne, c’est notre problème. Si nous ne l’aidons pas, nous n’avons pas d’avenir. »

Damien Abad, le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, estime lui aussi que « la méthode du président de la Biélorussie est ignoble ». Elle vise « à instrumentaliser la détresse d’hommes et de femmes et à provoquer une catastrophe humanitaire à nos portes, voire une crise diplomatique de plus grande ampleur » et c’est pour lui « un véritable test pour l’Europe ». Il prévient : « Si l’UE est incapable de protéger les peuples européens, et en premier lieu ses frontières face aux mouvements migratoires, alors elle disparaîtra. »

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