Les Verts allemands ne s’en cachent pas : ils ne sont pas satisfaits de la façon dont se déroulent leurs négociations avec les sociaux-démocrates (SPD) et les libéraux (FDP) en vue de former une coalition « feu tricolore ». Estimant que leurs revendications ne sont pas suffisamment prises en compte, ils n’excluent pas, désormais, que les pourparlers prennent plus de temps que prévu.
Selon le calendrier annoncé par les trois partis le 21 octobre, c’est dans la semaine du 6 décembre que le Bundestag doit élire Olaf Scholz (SPD) au poste de chancelier fédéral. Jeudi 11 novembre, celui-ci a assuré que ce calendrier serait respecté. « Il ne nous reste pas énormément de choses à discuter », a déclaré le probable successeur d’Angela Merkel, ajoutant « avoir connu des moments autrement plus difficiles » dans sa carrière. Le président du FDP, Christian Lindner, affiche le même optimisme. Dans un entretien au quotidien Die Welt, jeudi, il a affirmé que son parti ferait en sorte « que tous les points encore litigieux soient clarifiés dans les délais impartis ».
Les Verts, à l’inverse, sont beaucoup plus prudents. Interrogé sur la chaîne de radio RBB, vendredi, leur président, Robert Habeck, a déclaré qu’il n’était « pas certain » que les négociations puissent aboutir à la date prévue. En cause : l’absence de mesures précises contre le réchauffement climatique dans le « contrat de coalition » en cours de rédaction. « Sur le papier, le climat est encore loin d’être sauvé. Or, si nous ne réussissons pas sur ce point, les négociations en vue de former une coalition seront un échec », a déploré M. Habeck.
Concessions faites aux libéraux
Ces derniers jours, d’autres responsables écologistes ont fait part de leur inquiétude, estimant que trop de concessions sont faites au FDP. Alors qu’ils n’ont recueilli que 11,5 % des voix aux législatives, contre 14,8 % pour les Verts et 25,7 % pour le SPD, les libéraux ont, en effet, obtenu plusieurs garanties de taille, comme la non-augmentation des impôts ou le respect du « frein à la dette », ainsi que des engagements symboliques, comme la non-instauration d’une limitation de vitesse à 130 km/h sur l’autoroute, chère aux écologistes.
« Ce que j’entends dire [de l’état actuel des pourparlers] ne me semble pas bon du tout », a déclaré le Vert Winfried Hermann, ministre des transports du Land de Bade-Wurtemberg, le 8 novembre, dans le Süddeutsche Zeitung. « Si aucun accord n’est trouvé sur la protection du climat dans les prochains jours, le risque de nouvelles élections n’est pas à exclure. Ce que personne ne peut souhaiter », a-t-il ajouté. « Au stade où nous en sommes, nous ne pouvons pas affirmer que tous les engagements sont pris pour limiter le réchauffement à 1,5 °C [par rapport à l’ère préindustrielle] », s’est également inquiétée la candidate des Verts à la chancellerie, Annalena Baerbock, en référence à l’objectif fixé par les trois partis dans leur préaccord de coalition du 15 octobre.
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