Publié le : 13/11/2021 – 09:48
Les âpres tractations à la COP26, capitales pour la lutte contre le réchauffement climatique, se poursuivent samedi pour tenter de trouver un accord fort et des compromis sur l’aide aux pays pauvres et les énergies fossiles.
Ambition, énergies fossiles, aide financière aux pays pauvres… Les quelque 200 pays signataires de l’accord de Paris remettent l’ouvrage sur le métier samedi 13 novembre pour tenter d’arracher enfin à la COP26 un accord destiné à freiner le réchauffement de la planète.
Après un sommet accueillant plus de 120 chefs d’État, des annonces en tout genre sur les forêts ou le méthane, et deux semaines de négociations serrées sur de nombreux sujets explosifs, la conférence sur le climat de Glasgow, sans surprise, joue les prolongations. Au moins une journée de plus pour tenter de « garder vivant » l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Vendredi soir, après la fin théorique de la conférence, la présidence britannique a donné rendez-vous à 08H00, après une nouvelle nuit de consultation, pour une troisième version du texte de la déclaration finale, espérant désormais que le marteau puisse tomber dans la journée de samedi.
La deuxième version du texte publiée vendredi matin est loin de faire l’unanimité, s’attirant des critiques de toutes parts.
Au cœur des tensions, l’enveloppe financière pour aider les pays les plus pauvres – les moins responsables du changement climatique mais en première ligne face à ses impacts – à réduire leurs émissions et à se préparer à affronter tempêtes, canicules et sécheresses qui se multiplient.
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« Il faut mettre l’argent sur la table pour aider les pays en développement à faire les changements nécessaires (…) C’est ce qui doit se passer dans les heures qui viennent », a insisté le Premier ministre Boris Johnson sur la BBC vendredi après-midi.
En 2009, les pays du Nord avaient promis de porter à partir de 2020 leur aide climat au Sud à 100 milliards par an. Mais la promesse n’est toujours pas tenue, aiguisant le ressentiment des pays en développement dans un contexte de crise sanitaire qui ajoute à leur fardeau.
Ils estiment que la dernière version du texte ne répond pas à leurs revendications.
Au-delà de la question symbolique des 100 milliards et de la « confiance brisée », les pays en développement ont mis sur la table une proposition pour créer un mécanisme spécifique de prise en compte des « pertes et préjudices », c’est-à-dire les dommages déjà causés par les impacts ravageurs des tempêtes, sécheresses et canicules qui se multiplient.
Responsabilités
En vain pour l’instant, en raison de l’opposition des pays riches, selon plusieurs observateurs. « Les États-Unis et l’UE bloquent cette proposition (…) Les pays riches bloquent la finance pour les pertes et préjudices à chaque étape depuis un certain temps », a dénoncé Gabriela Bucher, de l’ONG Oxfam.
Le Sud accuse aussi les pays développés de vouloir leur imposer de faire plus pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre alors qu’ils ne sont pas responsables du changement climatique.
« Tout ce qu’on vous demande, c’est de tenir vos promesses, d’admettre vos responsabilités pour avoir provoqué cette crise. Rien de plus, rien de moins », a commenté le représentant du Panama vendredi pendant la plénière.
Pour tenter de limiter le réchauffement, le texte provisoire de la présidence britannique appelle les États membres à relever leurs engagements de réduction d’émissions plus régulièrement que prévu dans l’accord de Paris, et ce dès 2022. Même si la possibilité d’aménagements pour « circonstances nationales particulières » a été ajoutée par rapport à la première version, provoquant des critiques des ONG sur la réelle ambition des pays à limiter le réchauffement.
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Malgré les nouveaux engagements à l’échéance 2030 annoncés juste avant et depuis le début de la COP, le monde se dirige toujours vers un réchauffement « catastrophique » de 2,7°C, selon l’ONU. Alors qu’un réchauffement de 1,1°C environ provoque déjà aujourd’hui une multiplication des catastrophes.
Autre question sensible au cœur des négociations, les énergies fossiles, principales responsables du réchauffement de la planète.
Alors que l’accord de Paris ne les mentionnait pas, le dernier projet de déclaration prévoit l’inclusion – adoucie par rapport à la première version – de la sortie de leur financement. Sans satisfaire personne.
Avec AFP
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