« Un confinement pour les non-vaccinés. » Le chancelier conservateur autrichien Alexander Schallenberg a franchi une étape encore jamais vue en annonçant, vendredi 12 novembre, que les Autrichiens non vaccinés contre le Covid-19 ne pourront plus sortir de chez eux à partir de lundi, sauf pour aller au travail, faire leurs courses essentielles ou « se dégourdir les jambes ». « La majorité de la population, qui a eu raison et s’est protégée, doit aussi être protégée maintenant. Je ne la vois pas se confiner par solidarité avec la minorité des non protégés », a déclaré M. Schallenberg pour justifier ce traitement différencié inédit.
Cette décision est le résultat de la vague de contaminations, aussi spectaculaire que rapide, qui frappe actuellement toute l’Europe centrale et s’étend jusqu’en Allemagne. Autant de pays où les taux de vaccination restent plus faibles ou tout juste dans la moyenne de l’Union européenne (UE).
Mercredi 10 novembre, l’Autriche a enregistré 12 309 contaminations, le nombre le plus élevé depuis le début de l’épidémie. Corollaire, le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs a brutalement augmenté pour atteindre 417 personnes. Jeudi, la commission scientifique du gouvernement a tiré la sonnette d’alarme en assurant que les services de soins intensifs pourraient, à ce rythme, être débordés autour du « 24 novembre » et demandé « des mesures supplémentaires immédiates ».
Depuis le 8 novembre, les Autrichiens non vaccinés ne pouvaient déjà plus accéder aux restaurants, aux coiffeurs, et aux activités culturelles sans montrer un passe sanitaire attestant une vaccination ou une guérison datant de moins de six mois. Le « confinement des non-vaccinés » va encore plus limiter leur déplacement puisqu’ils ne pourront plus se rendre dans les commerces non essentiels ou aux traditionnels marchés de Noël. Ils pourront toujours aller au travail, moyennant des tests, ou au supermarché, et aussi conserver le droit de sortir « pour s’aérer physiquement et mentalement », ce qui a toujours été possible lors des confinements précédents en Autriche, où il n’y a jamais eu de règle du kilomètre ou besoin d’attestations de sortie.
Une tradition de non-obligation vaccinale
Le ministre de la santé, l’écologiste Wolfgang Mückstein, a annoncé que ce confinement différencié s’appliquerait en priorité aux deux régions les plus touchées – celles de Salzbourg et de la Haute-Autriche –, mais qu’il pourrait aussi être étendu dimanche 14 novembre à l’ensemble du pays. « J’espère qu’on va prendre cette décision dans toutes les régions », a ainsi plaidé M. Schallenberg, conditionnant cette mesure à une discussion avec les présidents de région et à un accord du bureau de Conseil national – la chambre basse du Parlement –, qui devrait être réuni en urgence dimanche soir pour adopter cette mesure sensible. Les ordonnances réglant précisément ce confinement ne devraient être rendues publiques que quelques heures avant leur entrée en vigueur.
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