Entre pénuries et inflation, la production industrielle est asphyxiée. Pour le deuxième mois d’affilée, elle a baissé en zone euro de 0,2 % en septembre par rapport au mois précédent, après une chute de 1,7 % en août, selon les données publiées vendredi 12 novembre par Eurostat. De très nombreux goulets d’étranglement limitent le bon fonctionnement des usines : pénurie de microprocesseurs, manque de conteneurs, engorgement des ports… Le phénomène, particulièrement marqué en Allemagne, risque de freiner sérieusement la reprise économique.
Le choc est particulièrement violent dans l’industrie automobile. Le 3 novembre, Volvo a fait savoir que ses exportations vers la Chine avaient baissé d’un tiers et ses ventes en Europe de 21 % à cause « d’un manque de voitures disponibles ». Faute de pièces détachées, et notamment de puces électroniques, les usines tournent au ralenti.
Le 1er novembre, Skoda, une division du constructeur Volkswagen, a annoncé une réduction de sa production, toujours à cause de ce manque de microprocesseurs. Depuis juin, Mercedes-Benz limite les options disponibles sur ses nouveaux modèles. Ainsi, certains phares à LED, des chargeurs de batterie sans fil et des systèmes audio ne sont plus en vente. Le fameux adage d’Henry Ford, lancé en 1909, est de retour : « Un client peut avoir une voiture de n’importe quelle couleur, pourvu qu’elle soit noire. »
Forte inflation
Au total, le cabinet AlixPartners estime que le manque de puces devrait réduire de 7,7 millions d’unités la production automobile internationale. « Pour l’Allemagne, où [ce secteur] compte pour 6 % du produit intérieur brut, c’est l’équivalent [d’une baisse] de 0,5 % du PIB », note la Banque des règlements internationaux (BRI).
Le premier pays de la zone euro est en effet le plus affecté par le problème. La production industrielle y a reculé en septembre de 1,1 %, et est aujourd’hui 9,5 % sous son niveau d’avant la pandémie de Covid-19, relève Katharina Koenz, du cabinet Oxford Economics.
Les prix des biens qui sortent des usines chinoises ont crû de 13,5 % en octobre sur un an, leur plus forte hausse en un quart de siècle
La France est également touchée : la production industrielle a baissé de 1,3 % en septembre, et est 5,2 % en deçà de ce qu’elle était avant la crise sanitaire. Là aussi, les équipements de transport enregistrent une chute sensible. L’Italie, autre grand pays industriel de la zone euro, résiste mieux, avec une très légère progression (+ 0,1 % en septembre). De même, l’Espagne est relativement peu concernée.
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