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En attendant le retour des touristes, Kyoto cherche à éviter la faillite

Le temple Kiyomizu, à Kyoto, le 14 octobre 2021. CARL COURT / GETTY IMAGES VIA AFP

Criblée de dettes, la ville de Kyoto attend avec impatience le retour des touristes et s’interroge sur ses finances. Comme en 2020, l’automne, saison prisée pour la beauté de ses paysages teintés du rouge des érables et du jaune des ginkgos, aura été désespérément calme dans l’ancienne capitale nippone. Les deux tiers des commerces bordant les ruelles menant à la porte de bois rouge du temple Kiyomizu avaient le rideau baissé. La fréquentation des grands hôtels n’a pas dépassé le tiers de ce qu’elle était en 2019.

L’hiver ne s’annonce guère plus animé, le gouvernement ayant repoussé à février 2022 la relance du programme de soutien au tourisme Go To Travel, actuellement en cours de refonte « pour le rendre plus sûr sur le plan sanitaire », a expliqué, mercredi 10 novembre, le premier ministre, Fumio Kishida. Et les frontières restent fermées aux visiteurs étrangers.

Lancée une première fois en 2020, cette campagne, qui subventionnait la moitié des frais de voyages, remboursés en partie sous forme de bons d’achat pour des produits locaux, avait rencontré un grand succès mais favorisé une explosion des cas de Covid-19 et suscité des sarcasmes, se trouvant baptiser « Go To Covid » ou « Go To Heaven » (« aller au paradis »).

Une humiliation

Pour Kyoto, l’effondrement prolongé du tourisme − en chute de 88 % en 2020 par rapport à 2019 − pèse sur les revenus de la ville. Le déficit pour l’exercice clos en mars 2022 devrait avoisiner les 50 milliards de yens (environ 383 millions d’euros), qui s’ajouteront aux 860 milliards de yens de dettes accumulées. Si la tendance se poursuit, les pertes annuelles pourraient atteindre 260 milliards de yens en 2025.

La situation a obligé le maire, Daisaku Kadokawa, à évoquer, en août, « la possibilité d’une banqueroute au cours de la décennie qui vient » et à annoncer un plan de restructuration. Il prévoit de supprimer 550 postes dans l’administration d’ici à 2025 et de couper dans les aides sociales, en réduisant notamment les financements des soins à domicile. De quoi économiser 160 milliards de yens, selon l’édile, et d’éviter la faillite, synonyme de prise en charge des finances de la ville par l’Etat. Une humiliation déjà vécue par plusieurs municipalités de l’Archipel, comme Yubari, à Hokkaido (Nord).

La ville doit assumer le remboursement de l’une des deux lignes de métro de la ville, la Tozai, inaugurée en 1997 mais dont la fréquentation reste inférieure aux attentes

Au-delà des économies annoncées, et même si, selon un bon connaisseur des affaires locales, « il est difficile d’imaginer les grandes entreprises de la région, comme Kyocera, Nintendo ou Omron, laisser tomber la ville », Kyoto semble contraint de revoir en profondeur ses finances, dont les problèmes ont été occultés par l’essor du tourisme.

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