Publié le : 10/11/2021 – 01:11
Après son amerrissage au large de la Floride dans la nuit de lundi à mardi, l’astronaute français Thomas Pesquet est arrivé mardi soir en Allemagne où il a partagé ses premières impressions avec les journalistes. Et il ne cache pas ses ambitions futures pour la Lune.
« Ça va très bien ! » L’astronaute français Thomas Pesquet, qui a passé six mois dans l’espace, est arrivé mardi 9 novembre à Cologne, en Allemagne, visiblement bien remis son amerrissage à l’aube au large des côtes de Floride.
De l’avion médicalisé de l’Armée française qui le ramenait des États-Unis, il est sorti en marchant, seul, avant d’apparaître tout sourire devant quelques fans venus l’applaudir sur le tarmac de l’aéroport de Cologne, où se trouve le centre européen des astronautes.
Il a confié se sentir « encore un peu lourd », après six mois passés en apesanteur, à 400 km au-dessus de la Terre. « Là, je ne pourrai pas courir un 100 mètres », a-t-il dit aux journalistes sur place.
L’astronaute de 43 ans, qui vient de terminer la deuxième mission de sa carrière, a vécu un voyage retour « moins dur » que la première fois, en 2017 dans les steppes du Kazakhstan. « Je suis plus en forme qu’à la même étape il y quatre ans », a confié Thomas Pesquet, pour qui l’amerrissage était une première.
« On sentait pas forcément très bon »
Huit heures après son désamarrage de l’ISS lundi soir, la capsule Dragon de SpaceX, qui transportait trois autres astronautes (deux Américains et un Japonais), a opéré une vertigineuse descente vers la Terre, freinée par l’atmosphère puis par d’immenses parachutes. Bien que mouvementée, l’expérience fut « un peu plus douce sur Terre avec les rétrofusées (parachutes, NDLR), c’était que du plaisir et vraiment spectaculaire », a-t-il raconté.
Aussitôt leur arrivée en mer, les astronautes ont été extraits un par un de leur capsule, et placés sur un brancard. Ce qui l’a frappé en premier ? « Les odeurs des personnes qui venaient nous récupérer : ils sentaient super bon la lessive et le savon, ce qui veut dire que nous on sentait pas forcément très bon… », a plaisanté l’astronaute.
Son équipage de « Crew 2 » a été hélitreuillé vers la terre ferme pour être transporté vers le centre spatial de la Nasa à Houston, où le Français a fait une brève halte avant de s’envoler pour l’Europe.
« Animaux terrestres »
Il a dit avoir dormi et récupéré lors de ce vol. « On se réhabitue très vite » à la gravité, « on est vraiment des animaux terrestres faits pour vivre ici », a-t-il observé. Les premières envies de l’astronaute ? « Une bonne douche, des nourritures terrestres, une bonne nuit dans un bon lit »… et « des vacances ».
Mais l’astronaute devra d’abord suivre un programme de trois semaines de réhabilitation physique à Cologne. Il y subira aussi des prélèvements scientifiques afin de contribuer à la collecte de données sur l’effet de la micro-gravité sur le corps humain.
Et après ? « Il faut se retrouver un challenge. Je connais beaucoup d’astronautes, j’en fais peut-être partie, qui quand ils partent se disent ‘c’est la dernière fois’ et au bout de six mois ils ont envie de repartir. »
L’astronaute ne cache pas ses ambitions futures pour la Lune. « C’est vrai qu’il n’y a jamais eu d’Européen, mais le plus enthousiasmant, ce ne serait pas seulement d’y retourner pour planter un drapeau mais d’y aller pour des raisons scientifiques. On est là pour être des explorateurs. »
À l’Agence spatiale européenne, la décision de qui sera le prochain Européen à orbiter autour de la Lune, voire à fouler son sol, n’est pas encore prise. Mais fort de son expérience, Thomas Pesquet « coche toutes les cases pour remplir un des trois sièges garantis auprès de la Nasa pour la Lune », a commenté sur France 5 l’astronaute français Jean-François Clervoy, vétéran de trois missions spatiales.
Avec AFP
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