Publié le : 10/11/2021 – 21:29
La cour d’assises de Paris a condamné Yacine Mihoub à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Mireille Knoll en 2018. Le corps de cette femme de 85 ans, atteinte de la maladie de Parkinson, avait été retrouvé poignardé et partiellement brûlé à son domicile. La circonstance aggravante de l’appartenance de la victime à la communauté juive a été retenue.
Yacine Mihoub a été condamné, mercredi 10 novembre, par la cour d’assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans pour le meurtre en 2018 de Mireille Knoll, avec la circonstance aggravante de l’appartenance de la victime à la communauté juive.
Son co-accusé Alex Carrimbacus a été acquitté pour le meurtre de l’octogénaire mais condamné à une peine de 15 ans de réclusion assortie d’une peine de sûreté de deux tiers pour le vol de la victime. Le caractère antisémite a également été retenu pour lui, de même que la circonstance aggravante de la vulnérabilité de Mme Knoll, 85 ans et très affaiblie par la maladie de Parkinson.
Un « halo antisémite »
La cour a estimé que les faits s’étaient inscrits dans un « contexte global antisémite », selon la lecture faite par le président Franck Zientara après plus de neuf heures de délibéré.
Selon la cour, « le caractère crapuleux a été alimenté par une haine en raison de l’appartenance » de la victime à la « religion juive » et par des « préjugés » de Yacine Mihoub et des « croyances que des richesses puissent être dissimulées » dans le logement social de Mireille Knoll.
« C’est juste, c’est ce qu’on attendait. Notre famille va pouvoir démarrer son deuil », a réagi le petit-fils de Mireille Knoll.
La question du caractère antisémite du crime a concentré les débats devant la cour. Des bribes de conversation sur les Juifs et des poncifs sur leur richesse supposée, mais aussi des recherches Internet ont constitué les faisceaux pour déterminer le « halo antisémite » dans lequel, selon l’avocat général et les parties civiles, s’est déroulé le crime.
Onze coups de couteau
Le 23 mars 2018, les pompiers sont appelés pour un incendie dans un HLM de l’est parisien. Au deuxième étage, ils découvrent le corps en partie carbonisé de Mireille Knoll, en travers de son lit médicalisé, les jambes ballantes. Son frêle corps était lardé de onze coups de couteau.
L’avocat général avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 18 ans.
La mort de Mireille Knoll, qui avait fui Paris en 1942 pour échapper à la rafle du Vel d’Hiv, avait suscité une vive émotion, d’autant plus qu’un an auparavant, Sarah Halimi, sexagénaire juive, avait été tuée et défenestrée par un homme finalement considéré comme irresponsable pénalement.
Trois jours après la mort de Mireille Knoll, le parquet de Paris ouvrait une information judiciaire pour « assassinat » à caractère antisémite, avant que l’affaire ne soit renvoyée en juillet 2020 devant les assises de Paris pour homicide volontaire.
Avec AFP
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