Publié le : 09/11/2021 – 00:42
Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Éric Ciotti et Philippe Juvin, tous les cinq candidats à l’investiture du parti Les Républicains (LR) en vue de la présidentielle française, ont débattu lundi soir pour la première fois sur des sujets allant de l’économie à l’immigration. S’ils ont cherché à montrer leurs différences, ils ont toutefois évité le clash générateur de divisions.
Des différences, oui, mais l’unité avant tout. Les cinq candidats à l’investiture LR pour la présidentielle française de 2022 ont cherché à se démarquer tout en notant de nombreux points de convergence, lundi 8 novembre, lors de leur premier débat télévisé.
Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Éric Ciotti et Philippe Juvin se sont retrouvés devant LCI, RTL et Le Figaro pour une émission de plus de trois heures, la première d’une série de quatre avant le congrès où les militants LR choisiront leur candidat, du 1er au 4 décembre.
Les candidats assis sur le plateau ont d’abord imaginé leur « premier jour » de président. Feu vert à la construction de « 10 nouveaux réacteurs nucléaires » pour Xavier Bertrand, création à l’école d’un « jour des héros qui font la France » pour Valérie Pécresse, « message aux armées » pour Michel Barnier, référendum pour que la France « recouvre sa souveraineté juridique » pour Éric Ciotti ou encore lancement d’un « nouveau traité européen » pour Philippe Juvin.
Menace de disparition
Conscient du rôle qu’avaient eu les débats télévisés en 2016 dans la dynamique de François Fillon, chacun a tenté de se démarquer, en évitant le clash générateur de divisions. Car la droite classique ne peut se permettre les disputes qui la menaceraient de disparition, entre une extrême droite qui mord sur son électorat et les clins d’œil appuyés du camp Macron.
Les cinq candidats feront montre de cette unité mardi en se rendant à Colombey-les-deux-Églises avec le patron de LR Christian Jacob, pour le 51e anniversaire de la mort du général de Gaulle.
Dans ce débat, les points de convergence étaient d’ailleurs nombreux, de la critique d’Emmanuel Macron à la baisse de la dépense publique en passant sur la fermeté sur l’immigration. Sur ce sujet, Xavier Bertrand s’est dit prêt au « bras de fer » avec les pays d’origine, Michel Barnier a défendu son idée de moratoire et Valérie Pécresse a plaidé pour plus de charters.
« Bras de fer »
Quelques piques feutrées ont toutefois volé, lorsque Michel Barnier a regretté que « (ses) amis Xavier et Valérie font semblant de ne pas comprendre » ses propositions. « Michel n’a pas dit comment il finançait son programme », a lancé Valérie Pécresse.
L’enjeu, pour les concurrents, était de parler aux 112 000 adhérents de LR, mais aussi de convaincre les Français de leur capacité à remporter la présidentielle en avril 2022, alors que les sondages restent aujourd’hui très décevants pour la droite, plaçant le chef de l’État en tête devant Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Le polémiste identitaire a été qualifié d’ »adversaire » pour Michel Barnier, ayant « voté Mitterrand en 1981 » selon Xavier Bertrand. « On ne peut pas se réclamer général de Gaule et dire que Pétain a protégé les juifs de France », a lancé Valérie Pécresse. Mais Éric Ciotti, qui préfèrerait voter Zemmour que Macron au deuxième tour, a parlé de « concurrent ».
Au sein de LR, 54 % des sympathisants LR jugent Xavier Bertrand « en capacité de gagner la présidentielle », contre 26 % pour Michel Barnier et 16 % pour Valérie Pécresse, selon un sondage Ifop-Fiducial pour LCI publié lundi. Mais Michel Barnier passe pour le favori grâce à sa fidélité au parti.
Atouts
Aussi, chacun a-t-il poussé ses atouts : Xavier Bertrand a vanté son action à la tête des Hauts-de-France pour défendre son programme mêlant « prime au travail » et pouvoir accru des procureurs pour les peines « jusqu’à cinq ans ».
Michel Barnier s’est posé en rassembleur pour l’après-4 décembre, et a répété ses propositions de baisse de la trajectoire d’endettement et des impôts de production.
Vantant son « expérience » en Île-de-France, Valérie Pécresse a promis de « faire toutes les réformes dont la droite rêve depuis dix ans », notamment sur les retraites.
Éric Ciotti a lui vanté sa « fidélité à Fillon » en déroulant son programme très droitier pour « que la France reste la France » et « abattre le politiquement correct ».
Quant à Philippe Juvin, le chef des urgences de l’hopital Georges-Pompidou a souhaité favoriser l’installation des médecins dans les territoires.
Avec AFP
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