Publié le : 02/11/2021 – 15:22
Un groupe de personnes célébrant la fête de l’indépendance du Mali a été brutalement attaqué fin septembre dans la région occidentale de Kayes. Les victimes faisaient partie d’une association qui lutte pour l’abolition de « l’esclavage par ascendance ». Mais des « nobles », qui se considèrent comme appartenant à une classe supérieure, ont mis fin à la fête, capturant et battant brutalement une douzaine de participants et tuant au moins une personne.
Le travail forcé et la servitude ont été abolis au Mali en 1905, mais les castes sociales traditionnelles fondées sur « l’esclavage par ascendance » persistent toujours dans ce pays, en particulier dans la région de Kayes, où certains se revendiquent d’une classe « noble » qui, si elle ne considère pas qu’elle possède les « esclaves », leur fait subir de sévères discriminations.
Ces soi-disant « esclaves » sont en fait les descendants d’anciens esclaves au Mali, et ils vivent souvent séparés des autres citoyens. Ils ne sont pas autorisés à se marier en dehors de leur caste, ne peuvent pas occuper de postes de direction et sont censés cuisiner et abattre des animaux pour les nobles pendant les festivals.
Plusieurs associations militent pour mettre fin à ces pratiques, mais ceux qui osent s’opposer à l’esclavage basé sur l’ascendance sont régulièrement victimes d’attaques violentes, d’humiliations et d’abus.
Dans cette émission des Observateurs, nous revenons sur les faits qui se sont déroulés à Souroubiré, au Mali, le 28 septembre, lorsqu’une association anti-esclavagiste organisait une fête pour l’indépendance du pays. Malgré l’obtention de l’autorisation des autorités locales pour organiser leur fête, le groupe « d’esclaves » a été attaqué par un groupe de « nobles » armés.
Un témoin de l’attentat, qui a pu s’échapper, nous a livrés son récit. Nous avons également parlé à Mahamadi Kanouté, secrétaire général de l’Association contre la domination et l’esclavage (ACDE), qui explique que de telles attaques ne sont pas nouvelles. Des tensions existent entre les esclaves et les nobles depuis des années, encore plus depuis 2019 lorsque des associations anti-esclavagistes ont commencé à se constituer.
Mahamadi Kanouté assure par ailleurs que son association cherche à intenter une action en justice contre les agresseurs de Souroubiré, dans l’espoir que, contrairement aux attaques précédentes, les auteurs soient tenus pour responsables.
>> Retrouvez également notre reportage Ligne Directe en 2019 sur le même sujet :
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