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Emmanuel Macron « regrette » les « malentendus » avec l’Algérie après ses propos sur le « système politico-militaire »

Le président de la République, Emmanuel Macron, lors de la visite de son homologue colombien, Ivan Duque, le 3 novembre 2021 à l’Elysée. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Emmanuel Macron envoie un signal d’apaisement du côté d’Alger. Après des semaines d’escalades et de tensions avec l’Algérie, le président de la République « regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés » et signifie son « plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l’Algérie », a fait savoir l’Elysée, mardi 9 novembre. « Il est fortement attaché au développement de la relation » entre la France et l’Algérie, a précisé un conseiller du chef de l’Etat, au cours d’un brief de presse consacré à la conférence sur la Libye, qui se tiendra vendredi à Paris.

M. Macron avait déclenché la colère d’Alger après la publication de propos rapportés dans un article du Monde daté du 2 octobre, où il accusait le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » en servant à son peuple une « histoire officielle » qui « ne s’appuie pas sur des vérités ». Lors de la rencontre du chef de l’Etat avec dix-huit jeunes gens issus de familles qui ont intimement vécu la guerre d’Algérie, à laquelle Le Monde avait assisté, le président de la République avait également affirmé que « la construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c’est la question (…) ».

Enjeu stratégique en Libye

Ces propos ont alimenté l’ire de l’Etat algérien, sur fond de tensions déjà existantes autour de la baisse d’octroi de visas par la France aux ressortissants algériens. Samedi 6 novembre, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait d’ailleurs prévenu qu’il ne ferait pas « le premier pas » pour tenter d’apaiser les relations avec son homologue français qui, avec ses propos, « a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile », avait-il précisé. « Pourquoi a-t-il dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques », a ajouté M. Tebboune, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Après une première tentative d’apaisement lancée début octobre par Emmanuel Macron, l’Elysée a donc fait savoir mardi qu’il souhaitait que la relation bilatérale des deux pays s’apaise et se développe, précisant que cela se ferait « au bénéfice des populations algérienne et française mais également pour répondre aux grands défis régionaux, à commencer par la Libye ».

L’Elysée a souligné qu’Abdelmadjid Tebboune était invité à la conférence de vendredi organisée à Paris afin d’aider l’Etat libyen à se stabiliser, notamment en préparant l’élection présidentielle du pays prévue le 24 décembre. Selon ce conseiller élyséen, « l’Algérie est un acteur majeur dans la région et le président souhaite la participation du président Tebboune à cette conférence ».

Le Monde avec AFP

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