Quatre jours après la promesse surprise de Narendra Modi lors de la COP26 à Glasgow (Ecosse) d’atteindre la neutralité carbone en 2070, la capitale indienne a plongé comme chaque hiver dans une pollution extrême. Le 5 novembre, au lendemain de la grande fête de Diwali, où les habitants allument des millions de bougies et de mèches de pétard, les habitants de New Delhi, la capitale la plus polluée au monde, se sont réveillés avec un indice de qualité de l’air de 462 sur une échelle de 500, le plus mauvais depuis cinq ans.
Le taux de particules fines mesuré était en moyenne de 706 microgrammes de PM2,5 par mètre cube d’air. Un retour brutal à la réalité : tout l’air du nord de l’Inde est devenu toxique et l’inertie des pouvoirs publics est patente. Les principales sources d’émissions de particules de Delhi proviennent des grandes centrales électriques à charbon et des raffineries, des véhicules et du brûlage du chaume, une pollution qui ruine à la fois la santé des Indiens et la lutte contre le changement climatique.
Les résultats sont accablants : les plans pour améliorer la qualité de l’air sont restés lettre morte
Pour les Indiens qui s’asphyxient et perdent des années d’espérance de vie, ou pour ceux qui sont confrontés aux sécheresses ou aux inondations destructrices, l’horizon de 2070 pour atteindre la neutralité carbone est bien trop lointain. Ils ont besoin d’actions urgentes. Or, dans ce domaine, les résultats sont accablants : les plans pour améliorer la qualité de l’air sont restés lettre morte et les mesures récentes prises par le gouvernement pour tenter de relancer l’économie du pays, mise à mal par la pandémie de Covid-19, vont à l’encontre de ses ambitions climatiques. Le gouvernement s’est lancé dans une course aux grands projets d’infrastructure et a mis aux enchères des dizaines de nouvelles mines de charbon.
« Normes assouplies »
« Les méga-annonces du premier ministre à Glasgow sont une chose, mais ce qui compte, ce sont les actions au niveau national », juge l’ancien ministre de l’environnement Jairam Ramesh, membre du Congrès, le principal parti d’opposition. Or, souligne t-il, « toutes les lois sur l’environnement et les forêts ont été diluées, les normes ont été assouplies, notamment celle de pollution des centrales thermiques, et les organes d’application des normes ont été affaiblis ».
Le premier ministre indien a sans doute cédé à la pression des Occidentaux, qui lui demandaient de s’engager sur le chemin de la neutralité carbone, sans y croire. Sur le plan intérieur, ses ministres répétaient depuis des semaines que le zéro net n’était pas un objectif pertinent.
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