Vice-président exécutif de la Commission européenne en charge du Pacte vert, le Néerlandais Frans Timmermans est à Glasgow pour négocier et tenter d’imposer la vision de l’Union à la 26e conférence sur le climat (COP26). Il commente les progrès de la conférence et expose sa vision.
Faut-il croire à un résultat tangible de la COP26 ?
Les déclarations de certains chefs d’Etat m’ont surpris positivement et cela est sans doute dû au ton alarmiste du dernier rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat], comme aux drames climatiques survenus récemment dans une série de pays. Les conséquences du réchauffement sont devenues indéniables et il faut donc tout faire pour éviter d’aller au-delà d’un réchauffement de 1,5 °C. Et rester dans le fil dans la conférence de Paris.
Comment y parvenir en l’absence des dirigeants de la Russie et de la Chine ?
La Chine a une responsabilité historique et on a vu qu’elle avait joué un rôle essentiel à Paris. Elle a envoyé une délégation de bon niveau à Glasgow et, même si Pékin n’a pas encore formulé d’engagements concrets, je crois que ce pays reste ouvert au dialogue, et sur la bonne voie.
« Il est minuit − 1 », a déclaré Boris Johnson. Glasgow, c’est la dernière chance ?
Je comprends la rhétorique, mais je ne crois pas en de tels propos. Un échec total rendrait évidemment difficile le sauvetage de la conférence de Paris mais ne pas combler, cette fois, toutes les lacunes ne signifierait pas la fin du monde. Il y aura un après-Glasgow et il faudra poursuivre, surtout si l’on n’obtient pas tous les résultats voulus. Dans ce cas, il faudra redoubler d’efforts…
Des jeunes, dont Greta Thunberg, affirment n’avoir aucune illusion quant aux résultats des discussions. Que leur répondez-vous ?
Je dirais à Greta, qui est une alliée : « Ecoute donc les propos des dirigeants actuels et conviens que c’est beaucoup mieux qu’avant. » Et puis je dirais aux jeunes : « Continuez ! Car c’est grâce à vous que le Pacte vert européen a vu le jour. Votre insatisfaction nous aide à stimuler d’autres responsables mondiaux. »
Votre projet et ses douze propositions adoptées en juillet visent à faire de l’Europe un leader mondial, mais êtes-vous bien certain que l’ensemble des Vingt-Sept se conformera aux exigences de votre pacte et, par exemple, réduira de 55 % les émissions d’ici à 2030 ?
Je ne nie pas les difficultés mais tous les Etats membres ont adopté la loi climat et ses obligations. On ne pourra pas dévier de ce but mais si l’on nous propose des alternatives nationales, nous les examinerons. Je crois toutefois qu’un équilibre a été trouvé entre intérêts économiques et fin de la dépendance au carbone.
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