Publié le : 05/11/2021 – 18:57
Après trois semaines d’audiences tenues en octobre à la Haute cour de Londres, la justice britannique a conclu vendredi que le naufrage du chalutier français, le Bugaled Breizh en 2004, qui avait fait cinq morts, était dû à un accident de pêche.
Presque dix-huit ans se sont écoulés depuis les faits. La justice britannique s’est rangée vendredi 5 novembre à la thèse de l’accident de pêche pour expliquer le naufrage du chalutier français, le Bugaled Breizh, qui a fait cinq morts en 2004, écartant la thèse du sous-marin, défendue par les familles des victimes.
Cinq ans après le non-lieu définitif prononcé en France, les proches des victimes espéraient que les trois semaines d’audiences tenues en octobre à la Haute Cour de Londres permettraient de faire apparaître de nouveaux éléments susceptibles de relancer l’enquête.
Mais alors que la justice française n’avait pu trancher entre l’hypothèse d’un sous-marin et celle d’un accident de pêche, le juge Nigel Lickley s’est montré plus catégorique et a douché leurs espoirs : le chalutier a « coulé en raison d’un accident de pêche », a-t-il tranché en rendant ses conclusions, ajoutant qu’aucun autre navire ne se trouvait à proximité.
>> À relire : « Bugaled Breizh : l’hypothèse du sous-marin relancée »
Le bateau breton a sombré très rapidement le 15 janvier 2004 au large des Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre) où il pêchait dans des conditions météorologiques plutôt bonnes. Les cinq marins qui se trouvaient à bord avaient été emportés par le fond.
« Je chavire, viens vite ! », avait lancé ce jour-là le patron du Bugaled Breizh (« Enfants de Bretagne » en breton) Yves Gloaguen, dans un appel de détresse à l’un de ses confrères à la mi-journée.
À bord du chalutier, se trouvaient cinq marins expérimentés, très « à cheval sur la sécurité », selon leurs proches. Des cinq victimes, seuls les corps de Patrick Gloaguen, d’Yves Gloaguen et de Pascal Le Floch avaient été retrouvés – le premier dans l’épave lors de son renflouement, les deux autres dans les eaux britanniques.
C’est sur les décès de ces deux derniers que se concentrait la procédure britannique. Georges Lemétayer et Éric Guillamet ont quant à eux été portés disparus en mer.
Exercices militaires
Malgré les espoirs des familles des victimes, l’hypothèse de l’accrochage avec un sous-marin militaire s’est éloignée au fil des auditions à Londres, au profit de celle défendue par un expert des accidents de pêche dans lequel un équipement du navire aurait agrippé le fond.
La présence de trois sous-marins (le néerlandais Dolfijn, l’allemand U22 et le britannique Torbay) a été certifiée dans la zone, où se préparaient des exercices militaires. Mais les soupçons des familles se portent sur un autre sous-marin, le britannique Turbulent.
Devant la Haute cour, la Marine néerlandaise et la Royal Navy ont exclu toute implication, la première affirmant que le Dolfijn naviguait en surface quand l’accident est survenu, la seconde que le Turbulent n’était pas en mer le jour du naufrage.
« Nous n’étions absolument pas impliqués. Nous étions à quai [à Devonport (sud-ouest de l’Angleterre)] le 15 janvier, a affirmé, lors d’un témoignage très attendu, le commandant d’alors du sous-marin britannique, Andrew Coles.
Quant à l’hypothèse de la présence d’un sous-marin allié non identifié dans le secteur des exercices, elle a été jugée « impensable » par le commandant Daniel Simmonds, un responsable des opérations sous-marines de la Royal Navy.
Quand la piste d’un sous-marin de l’US Navy avait été évoquée en 2016, les États-Unis l’avaient réfutée.
Avec AFP
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