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Naufrage du « Bugaled-Breizh » en 2004 : la justice britannique conclut à l’« accident de pêche »

L’épave du chalutier breton « Bugaled-Breizh », posée sur une barge, est tirée par un remorqueur de haute-mer vers le port militaire de Brest, le 13 Juillet 2004 , où elle a été mise en cale sèche pour être expertisée. MARCEL MOCHET / AFP

La justice britannique s’est rangée vendredi 5 novembre à la thèse de l’accident de pêche pour expliquer le naufrage du chalutier français « Bugaled-Breizh », qui avait fait cinq morts en 2004. Elle écarte ainsi la thèse du sous-marin défendue par les familles des victimes.

Le navire a « coulé en raison d’un accident de pêche », a estimé le juge Nigel Lickley, rendant ses conclusions à la Haute Cour de Londres.

Au fil de trois semaines d’audience en octobre, les témoins se sont succédé dans cette procédure qui a tenté de faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles le navire a subitement sombré au large des Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre) le 15 janvier 2004.

Non-lieu définitif en France

« Je chavire, viens vite ! », avait lancé le patron du « Bugaled-Breizh » (« Enfants de Bretagne » en breton) Yves Gloaguen, dans un appel de détresse à l’un de ses confrères à la mi-journée ce jour-là. A bord du chalutier, qui pêchait dans des conditions plutôt bonnes, se trouvaient cinq marins expérimentés, « à cheval sur la sécurité », selon leur proches.

Des cinq victimes, seuls les corps de Patrick Gloaguen, Yves Gloaguen et Pascal Le Floch ont été retrouvés – le premier dans l’épave lors de son renflouement, les deux autres dans les eaux britanniques. C’est sur les décès de ces deux derniers que s’est concentrée la procédure britannique. Georges Lemétayer et Eric Guillamet ont quant à eux été portés disparus en mer.

Si la procédure britannique ne pouvait aboutir au prononcé de condamnations, les familles des victimes espéraient qu’elle puisse faire surgir de nouveaux éléments susceptibles de nourrir une demande de réouverture de l’enquête en France. Le non-lieu prononcé par la justice française est devenu définitif en 2016 après le rejet de leur dernier recours.

Mais au fil des auditions devant la Haute Cour de Londres, l’hypothèse de l’accrochage avec un sous-marin militaire, privilégiée par les familles des victimes, s’est éloignée au profit de celle d’un accident de pêche qui serait dû à un équipement du navire qui aurait agrippé le fond, défendue par un expert à l’audience.

Le Monde

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