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La COP26 engrange des engagements sur les énergies fossiles

La COP26 a enregistré jeudi plusieurs engagements sur les énergies fossiles, principales causes du changement climatique, mais avec de grands absents alors même qu’une étude avertissait que les émissions de CO2 sont quasiment revenues à leurs niveaux records d’avant Covid.

Au moins 19 pays, parmi lesquels de grands investisseurs comme les Etats-Unis ou le Canada, et des institutions financières se sont ainsi engagés à mettre un terme d’ici la fin 2022 au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture de carbone.

« Investir dans des projets d’énergie fossile laissés tels quels comporte de plus en plus de risques sociaux et économiques », écrivent les signataires dans une déclaration commune.

Les nations du G20 s’étaient accordées tout récemment pour cesser de soutenir les projets de centrales au charbon à l’étranger. Mais le plan annoncé jeudi inclut pour la première fois gaz et pétrole, et promet de réorienter cet argent vers des énergies renouvelables.

Si cet engagement est tenu, plus de 15 milliards de dollars devraient ainsi bénéficier aux énergies propres, estiment des experts.

Dans une autre initiative, promue par le gouvernement britannique, plus d’une quarantaine de pays se sont engagés sur une « déclaration de transition du charbon vers l’énergie propre », dont plusieurs avaient déjà pris des engagement similaires, comme la Pologne ou la France, déjà très peu engagée dans le charbon.

La centrale au charbon de Schkopau, le 16 janvier 2020, dans l’est de l’Allemagne (dpa/AFP/Archives – Hendrik Schmidt)

Toutefois, de grands pays impliqués dans le secteur –Australie, Chine, Inde, Etats-Unis, Japon ou Russie– ne figurent pas parmi les signataires.

Les deux initiatives comptent en revanche des membres au poids économique international très relatif –Maldives, Iles Marshall, Fidji, Mali ou Népal. Le Pays de Galles est également comptabilisé à part dans la liste des signataires sur le charbon, dont il fut un grand producteur, aux côtés du Royaume-Uni dont il fait pourtant partie…

Les organisateurs ont cité en exemple l’accord annoncé plus tôt à la COP par lequel l’Allemagne, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Union européenne se sont engagés à financer une « transition énergétique juste », à hauteur de 8,5 milliards de dollars, pour aider l’Afrique du Sud à sortir de sa dépendance au charbon sur le plan énergétique. Johannesbourg n’est cependant pas signataire de l’accord charbonnier.

Les hôtes britanniques ont néanmoins manifesté leur enthousiasme, à l’image d’Alok Sharma, président de la COP26 pour qui « nous arrivons au moment où nous renvoyons le charbon aux livres d’Histoire ».

– Bon côté de l’Histoire –

« Nous devons mettre les financements publics du bon côté de l’Histoire », a renchéri le secrétaire d’Etat britannique aux entreprises, Greg Hands.

Le secrétaire d’Etat britannique aux Entreprises Greg Hands, lors d’une intervention à la COP26 à Glasgow, le 4 novembre 2021 (AFP – DANIEL LEAL-OLIVAS)

Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), pour pouvoir préserver l’objectif idéal de l’accord de Paris d’un réchauffement contenu à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, il faudrait immédiatement cesser tout financement de nouveaux projets dans les énergies fossiles.

Or selon l’ONG Oil Change International, entre 2018 et 2020, les seuls pays du G20 ont financé de tels projets à hauteur de 188 milliards de dollars, principalement via des banques multilatérales de développement.

Après des engagements sur la réduction de 30% des émissions de méthane en début de semaine, nombre d’observateurs ont toutefois estimé qu’il s’agissait d’un nouveau « pas dans la bonne direction », à l’image de Tasneem Essop, directrice du Climate Action Network International.

« Le Giec est parfaitement clair: pour éviter un désastre climatique il faut mettre un terme à notre addiction aux énergies fossiles, et l’élimination du financement est un pas en avant essentiel », a résumé Jennifer Layke, du World Resources Institute

D’autant qu’une étude scientifique, publiée à l’occasion de la COP est venue rappeler la réalité froide des chiffres: malgré le trou d’air de la pandémie de Covid-19, qui avait fait fortement reculer les émissions de CO2 en 2020, le mouvement est déjà reparti à la hausse.

Selon le Global carbon project, ces émissions auront rebondi en 2021 à moins de 1% de leur niveau record de 2019, laissant de moins en moins de temps pour tenir l’objectif de +1,5°C. Et la source très majoritaire de production de CO2, principal gaz à effet de serre, est justement la combustion des énergies fossiles.

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