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Israël : dans l’opposition, le camp Nétanyahou se radicalise

L’ancien premier ministre israélien et actuel chef de l’opposition Benyamin Nétanyahou, lors d’une séance plénière et vote sur le budget de l’Etat, à la Knesset (Parlement israélien), à Jérusalem, le 3 novembre 2021. AHMAD GHARABLI / AFP

Un baroud d’honneur et un jalon pour l’avenir. Il y avait un peu des deux, exprimé avec une grande violence verbale et dans la confusion, lors du rassemblement des partisans de Benyamin Nétanyahou sur la place Habima à Tel-Aviv, mardi 2 novembre au soir. Deux jours avant le vote d’un budget au Parlement, qui fixe durablement leur camp dans l’opposition, ils se sont réunis dans la grande ville côtière, où leur champion n’est pas populaire, parmi une foule clairsemée.

A 21 heures, quelque deux mille personnes étaient rassemblées : des familles, des électeurs traditionnels du Likoud, le grand parti de la droite, résolus à défendre « Israël, l’Etat juif et démocratique ». Mais c’est avant tout le mot « juif » qui compte ce soir. Cela tient aux organisateurs de l’événement, parmi lesquels figurent des agitateurs de rue, qui font la claque sous les fenêtres de critiques de M. Nétanyahou, et qui diffusent sur les réseaux sociaux des messages incendiaires, dont la presse israélienne se demande s’ils confinent à l’appel au meurtre.

Suprémacistes et membres du Likoud

Cela tient à certains orateurs : les suprémacistes juifs Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir. Cela tient, enfin, aux discours des membres du Likoud, les députés Amir Ohana ou Miri Regev, qui ne se démarquent pas franchement de ces extrémistes. Un à un, ils nomment les « traîtres » : Naftali Bennett, ce « mégalomane », et les autres anciens collaborateurs de M. Nétanyahou – nombreux – qui ont rejoint le gouvernement de celui-ci. Les huées les plus vives vont à Gideon Saar, ancien ambitieux du Likoud.

Au ministère de la justice, M. Saar défend un projet de loi qui pourrait interdire à M. Nétanyahou de former un gouvernement, tant qu’il demeure poursuivi en justice pour corruption. Mais les manifestants dénoncent avant tout le parti islamo-conservateur, la Liste arabe unie, que la coalition ose maintenir au pouvoir. Dans la foule, une jeune mère brandit une pancarte sur laquelle deux mains ensanglantées jouxtent un portrait du leader de ce mouvement, Mansour Abbas, et un autre du chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar.

De telles affiches ont essaimé ces derniers jours sur les bords de routes. Le Likoud assimile les deux hommes, affirmant que le premier risque de transférer des subsides d’Etat au second. Ainsi va le « pays Nétanyahou », cent quarante-cinq jours après sa chute : à l’extrême droite, toute. Il s’agit de défendre celui qui demeure le leader du premier parti d’Israël, auquel un sondage de Channel 13 accorde, le 1er novembre, trente-six sièges sur cent vingt au Parlement, en cas d’élection.

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