Les députés, à l’occasion de l’examen du projet de loi de finance 2022, ont approuvé le dispositif, baptisé CEJ, qui mobilisera 2 des 5,4 milliards d’euros du budget affecté au plan « 1 jeune, 1 solution ». Et ils ont voté un amendement du gouvernement qui accorde 550 millions d’euros supplémentaires à la mission « Travail et emploi ». Le CEJ, qui pourra être proposé par Pôle Emploi, les Missions locales et d’autres acteurs publics et privés, doit permettre d’harmoniser les dispositifs existants d’aide aux jeunes NEET (ni en emploi ni en formation ni en études) et d’intensifier et personnaliser l’accompagnement qui leur est offert, en échange d’une allocation pouvant aller jusqu’à 500 euros.
Un suivi renforcé
Dans le détail, 268 millions d’euros serviront à « renforcer le service public de l’emploi pour intensifier le suivi des jeunes placés » en CEJ, et 140 millions seront affectés au versement de l’allocation. Le rapporteur pour avis de la commission des Affaires sociales, le député LR Bernard Perrut, s’est interrogé sur la « plus-value réelle » de ce nouveau dispositif par rapport à la Garantie jeunes, et sur le « caractère réaliste » de l’objectif annoncé par le gouvernement mardi – 400.000 jeunes aidés en 2022, deux fois plus que les 200.000 jeunes devant bénéficier de la Garantie jeunes en 2021. « Nous ne voulons ni promouvoir l’assistanat à travers un RSA jeunes et encore moins soutenir des promesses qui ne respecteraient pas les jeunes qui doivent trouver confiance en l’avenir », a-t-il dit.
La Gauche très critique
Mais les critiques les plus virulentes sont venues de la gauche de l’hémicycle. » Le compte n’y est pas », a affirmé le député PS Boris Vallaud, reprenant la formule la veille du secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. Il a fustigé une réponse « tardive » et « insuffisante », alors que le nombre de NEET est estimé à un million. François Ruffin (LFI) a dénoncé un « rafistolage », un « bricolage de dernière minute » et une « forme de renoncement ». Il a souligné que dès 2021 il est prévu d’aider plus de 400.000 jeunes, via la Garantie jeunes, gérée par les Missions locales, mais aussi via l’Accompagnement intensif jeunes (AIJ), piloté par Pôle emploi (objectif de 240.000 jeunes aidés en 2021). La ministre du Travail Élisabeth Borne a dit ne pas vouloir entrer dans la bataille des chiffres, soulignant l’amélioration de la situation économique depuis le début de l’année, et rappelant que le CEJ est un « droit ouvert » – d’autres jeunes au-delà des 400.000 pourront être accompagnés s’ils le souhaitent. (avec AFP)
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