Publié le : 04/11/2021 – 08:29
Récompensé à plusieurs reprises en Afrique du Sud, l’écrivain Damon Galgut a remporté, mercredi soir, le Booker Prize, prestigieux prix littéraire britannique attribué au meilleur roman de fiction en langue anglaise. Son livre, « The Promise », raconte le temps qui passe dans une famille de fermiers blancs dans l’Afrique du Sud post-apartheid.
L’auteur sud-africain Damon Galgut a remporté, mercredi 3 novembre au soir, le Booker Prize, prestigieux prix littéraire britannique, qui récompense chaque année l’auteur du « meilleur roman écrit en anglais ». Son livre, « The Promise », retrace l’histoire d’une famille blanche dans une exploitation agricole près de Pretoria dans l’Afrique du Sud post-apartheid.
« Je suis profondément, humblement reconnaissant », a déclaré le lauréat de 57 ans, finaliste pour la troisième fois du Booker Prize. Manifestement ému, il a salué une « grande année pour l’écriture africaine », marquée par le prix Nobel de littérature d’Abdulrazak Gurnah, Britannique né à Zanzibar.
« C’est un processus qui va continuer » et « les gens vont prendre l’écriture africaine un peu plus au sérieux », s’est enthousiasmé Damon Galgut, lors d’une conférence de presse. En recevant le prix, le favori, parmi les six finalistes, a souligné qu’il l’acceptait pour « toutes les histoires qui ont été racontées et celles qui ne l’ont pas été », des écrivains, reconnus ou non, « de ce remarquable continent ».
Famille, politique et justice
Couvrant la période de la fin de l’apartheid jusqu’à la présidence de Jacob Zuma, son livre, « The Promise », retrace, au fil d’une série d’enterrements, la progressive dislocation d’une famille blanche de Pretoria alors que le pays émerge vers la démocratie.
La présidente du jury, l’historienne Maya Jasanoff, a souligné l’ »originalité » et la « fluidité de voix incroyables », de l’ouvrage, « un livre dense, avec une signification historique et métaphorique ».
Le New Yorker a qualifié « The Promise » de « remarquable », tandis que le Sunday Times d’Afrique du Sud a jugé « étonnant de voir combien d’histoires Galgut parvient à mettre dans ce court roman ».
Dans une vidéo diffusée avant l’annonce du résultat, l’auteur a expliqué qu’il voulait montrer dans ce livre « le passage du temps et ce qu’il fait à la famille, ce qu’il fait à la politique du pays et ce qu’il fait aux notions de justice ».
Le vrai sujet du livre est « le temps et comment le temps passe ». Si un message était à retenir, « ce serait que la mortalité est ce qui sous-tend toutes nos vies », « nous vieillissons tous et tout change au fur et à mesure que le temps passe ».
L’assurance d’une renommée internationale
Retransmise sur la BBC, la cérémonie a réuni tous les finalistes en personne, après des apparitions par vidéoconférence lors de la précédente édition, en raison des restrictions liées à la pandémie de coronavirus.
Les six ouvrages retenus pour la finale avaient été sélectionnés par les cinq jurés, parmi 158 romans publiés au Royaume-Uni ou en Irlande entre le 1er octobre 2020 et le 30 septembre 2021.
Y figuraient l’américaine Patricia Lockwood, en lice pour « No One is talking About This », qui met la tragédie d’une vie face à « l’absurdité » des réseaux sociaux, ainsi que deux de ses compatriotes : Richard Powers avec « Bewilderment », dans lequel un astrobiologiste s’échappe vers des mondes fantastiques alors qu’il aide son fils perturbé et Maggie Shipstead avec son livre « Great Circle », qui entraîne les lecteurs dans les parcours entrelacés d’une aviatrice du XXe siècle et une star d’Hollywood du XXIe siècle.
Les autres finalistes étaient l’écrivain srilankais Anuk Arudpragasam, 33 ans, avec « A passage North », qui évoque traumatismes et souvenirs de la guerre civile au Sri Lanka et la Britannico-Somalienne Nadifa Mohamed, 40 ans, pour « The Fortune Men », basé sur l’histoire vraie d’un Somalien injustement condamné et exécuté pour le meurtre d’une femme dans le port de Cardiff, au Pays de Galles, en 1952.
L’an dernier, le prix avait été attribué à l’Écossais Douglas Stuart pour son premier roman « Shuggie Bain », qui se déroule dans une famille de la classe ouvrière à Glasgow en proie à l’alcoolisme et à la pauvreté dans les années 1980.
Lancé en 1969, le Booker Prize remet au vainqueur une récompense de 50 000 livres (environ 55 000 euros) et l’assurance d’une renommée internationale.
Avec AFP
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