Publié le : 04/11/2021 – 15:17
Le Royaume-Uni est devenu jeudi le premier pays à autoriser un comprimé anti-Covid-19 : le molnupiravir. Ce traitement du laboratoire américain Merck est considéré comme un outil crucial dans la lutte contre la pandémie.
Les premiers comprimés anti-Covid arrivent sur le marché : le Royaume-Uni devient, jeudi 4 novembre, le premier pays à autoriser un comprimé pour le traitement du Covid-19 en autorisant le molnupiravir. Développé par le laboratoire américain Merck et considéré comme un outil crucial dans la lutte contre la pandémie, le remède est encore en cours d’étude par les États-Unis et l’Union européenne.
Alors que l’Europe connaît une reprise significative des contaminations, ces pilules qui peuvent être prises avec un simple verre d’eau apportent un espoir considérable pour soulager les services hospitaliers pendant l’hiver.
« C’est un jour historique pour notre pays, car le Royaume-Uni est désormais le premier pays au monde à approuver un antiviral qui peut être pris à la maison contre le Covid-19 », a déclaré le ministre de la Santé, Sajid Javid, dans un communiqué. « Cela changera la donne pour les plus vulnérables et les immunodéprimés, qui pourront bientôt recevoir le traitement révolutionnaire. »
Commercialisé sous le nom Lagevrio, le molnupiravir a été autorisé par l’agence du médicament britannique, la MHRA, pour une utilisation chez les personnes souffrant d’un Covid-19 léger à modéré et présentant au moins un facteur de risque de développer une maladie grave (comme l’obésité, avoir plus de 60 ans, du diabète ou des maladies cardiaques).
Les autorités sanitaires recommandent qu’il soit pris « dès que possible après un test positif », a précisé le ministère de la Santé.
Les antiviraux comme le molnupiravir agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie.
Leur application peut être double : à la fois permettre aux personnes déjà atteintes de ne pas souffrir de symptômes graves, mais aussi à celles en contact rapproché de ne pas développer la maladie.
Administré aux patients dans les jours qui suivent un test positif, le traitement réduit de moitié le risque d’hospitalisation, selon un essai clinique réalisé par Merck. Le laboratoire est également appelé MSD en dehors des États-Unis.
Pression sur les hôpitaux due à un record de contaminations
Le gouvernement britannique, confronté à des taux de contaminations au Covid-19 parmi les plus élevés au monde ces derniers mois, a annoncé le 20 octobre avoir commandé 480 000 traitements de molnupiravir. Il a aussi signé un contrat pour 250 000 traitements de ritonavir, un autre antiviral du laboratoire américain Pfizer déjà utilisé contre le VIH, dont l’efficacité contre le coronavirus fait l’objet d’essais cliniques.
Ces traitements sont destinés aux patients jugés les plus à risques, afin de réduire la pression sur les hôpitaux qui s’accentue au Royaume-Uni, qui a recensé plus de 140 000 morts depuis le début de la pandémie.
Le pays enregistre un millier d’hospitalisations par jour et plus de 9 000 patients sont actuellement hospitalisés à cause du Covid-19. Même si cela reste loin des pics des dernières vagues, cela fait craindre une situation difficile cet hiver.
Approuvé, le molnupiravir représente une avancée majeure en permettant de réduire assez facilement les formes graves de la maladie. Ce type de traitement est recherché depuis le début de la pandémie.
En cours d’étude par Washington et Bruxelles
L’annonce par Merck des résultats des essais cliniques début octobre avait été saluée comme une étape majeure vers cet objectif.
Mais les experts ont averti que ce traitement ne constituait pas un remède miracle et qu’il devrait compléter les vaccins, pas les remplacer.
Les autorités de réglementation des médicaments des États-Unis et de l’Union européenne ont entamé une évaluation de ce médicament.
Merck a déjà commencé la production de molnupiravir à grande échelle et prévoit de fabriquer les doses nécessaires pour 10 millions de traitements d’ici la fin de l’année. Et le groupe a déjà passé des accords avec certains gouvernements, dont Washington (1,7 million de traitements prévus) et Paris (50 000 doses prévues).
Son prix est toutefois élevé : la commande passée par les États-Unis a révélé le coût de 700 dollars par dose.
Merck est également en train de mener un essai clinique distinct pour une deuxième utilisation du traitement, à titre préventif pour les personnes ayant été en contact rapproché avec le virus pour ne pas le développer.
La biotech Atea Pharmaceuticals et le laboratoire Roche évaluent l’efficacité d’un traitement comparable. Enfin, Pfizer met au point un médicament combinant deux molécules, dont le ritonavir.
Avec AFP
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