La Banque centrale américaine a annoncé mercredi qu’elle commencerait, dès novembre, à réduire son soutien monétaire à l’économie, notant que l’activité et l’emploi « ont continué à se renforcer », et que l’inflation est « élevée ».
La Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de réduire ses achats d’actifs, à hauteur de 15 milliards de dollars chaque mois: 10 milliards pour les bons du Trésor, et 5 milliards pour les MBS, des produits financiers adossés à des prêts immobiliers, a-t-elle annoncé dans un communiqué publié à l’issue de la réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC).
La Fed achète actuellement 120 milliards de dollars de ces actifs chaque mois. Ces injections de liquidités dans le système financier ont permis d’éviter qu’une crise financière ne vienne se superposer à la crise économique liée au Covid-19.
Parallèlement, la Fed a maintenu ses taux directeurs dans la fourchette de 0 à 0,25% dans laquelle ils avaient été abaissés en mars 2020 au moment où la pandémie se propageait aux Etats-Unis, provoquant une ralentissement historique.
L’institution souligne qu’elle reste « engagée à avoir recours à la palette complète d’outils pour soutenir l’économie américaine ».
Le président de la Fed Jerome Powell tient une conférence de presse à 14H30 (18H30 GMT): ses commentaires sur ces décisions sont très attendus.
Les marchés attendent de savoir quand les taux d’intérêt pourraient être remontés ou encore comment il apprécie l’inflation.
« L’inflation est élevée, reflétant en grande partie des facteurs qui devraient être transitoires », a indiqué la puissante institution dans son communiqué.
« Les déséquilibres de l’offre et de la demande liés à la pandémie et à la réouverture de l’économie ont contribué à des hausses de prix importantes dans certains secteurs », a-t-elle toutefois ajouté.
La hausse des prix a accéléré en septembre sur un an, à 4,4% au plus haut depuis 1991, mais elle est restée stable sur un mois, à 0,3%, selon l’indice PCE.
– Succession de Powell –
Face à une poussée inflationniste qui touche une large partie de la planète, liée aux goulets d’étranglement sur la chaîne d’approvisionnement, certaines Banques centrales ont déjà relevé leurs taux : la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Brésil, la Pologne, etc. L’Angleterre pourrait aussi passer le cap jeudi.
En revanche, la Banque centrale européenne (BCE) n’envisage pas d’y toucher avant 2023, estimant que, malgré la poussée inflationniste actuelle, les perspectives « à moyen terme restent modestes ».
La Fed rechigne elle aussi à les relever trop tôt, craignant que cela nuise à la reprise du marché de l’emploi. En septembre, lors des dernières prévisions, une hausse des taux directeurs n’était pas envisagée avant 2023.
En octobre, 571.000 emplois ont été créés par le secteur privé, selon l’enquête mensuelle de la firme ADP. Ce chiffre, en hausse, est de bon augure pour le rapport sur l’emploi qui sera publié vendredi, et qui devrait voir le taux de chômage reculer de 0,1 point, à 4,7%.
« La principale raison pour laquelle les prix augmentent est le Covid qui affecte la chaîne d’approvisionnement », avait déclaré mardi le président Joe Biden, pointant également du doigt les pays producteurs de pétrole qui rechignent à augmenter leur production, maintenant ainsi des prix élevés.
Sa secrétaire au Trésor, Janet Yellen, voit « bon nombre de goulets d’étranglement » s’estomper l’année prochaine, et « l’inflation revenir autour des 2% » considérés comme « normaux », au « cours de la seconde moitié de l’année », a-t-elle déclaré mercredi matin sur la radio NPR.
Un autre sujet devrait être abordé lors de la conférence de presse : la succession de Jerome Powell, dont le mandat de quatre ans expire en février. Joe Biden, à qui il revient de lui en accorder ou non un second, avant une confirmation du Congrès, a assuré mardi qu’il annoncerait « assez rapidement » sa décision.
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