Publié le : 03/11/2021 – 17:51
Les autorités américaines ont placé mercredi sur liste noire le groupe israélien NSO, créateur du logiciel espion Pegasus, pour avoir vendu des outils de piratage à des pays qui les ont utilisés pour espionner des responsables américains, des journalistes et d’autres cibles. Le groupe israélien se dit « consterné ».
Le ministère américain du Commerce a annoncé, mercredi 3 novembre, qu’il avait ajouté NSO Group, la société israélienne qui fabrique le logiciel d’espionnage Pegasus, à sa liste des entreprises interdites parce qu’elles constituent une menace pour la sécurité nationale des États-Unis.
Une décision à laquelle le groupe israélien NSO, concepteur du logiciel espion Pegasus, s’est dit « consterné ». « Le groupe NSO est consterné par la décision » des États-Unis et « travaillera pour faire en sorte que cette décision soit changée », a déclaré dans un message à l’AFP un porte-parole de cette société basée en banlieue de Tel-Aviv et qui affirme disposer d’une charte éthique « rigoureuse basée sur les valeurs américaines ».
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« Nous comptons présenter l’ensemble des informations montrant que nous avons les programmes de conformité et de (respect) des droits de l’Homme les plus rigoureux et qui sont fondés sur les valeurs américaines que nous chérissons profondément », a ajouté le porte-parole.
Selon lui, ces normes ont mené à de « nombreuses » annulations de contrats avec des agences gouvernementales ayant « détourné (leurs) produits » de leur objectif initial.
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Le logiciel Pegasus, vendu à des gouvernements étrangers avec l’approbation de la Défense israélienne, permet de récupérer les messages, photos, contacts, et d’activer à distance les micros d’un smartphone.
Le groupe NSO et les autorités israéliennes estiment que ce logiciel ne doit servir qu’à des activités de lutte antiterroriste ou contre des criminels.
Affaire Pegasus
Mais NSO s’est retrouvé exposé cet été après des enquêtes publiées par un consortium de 17 médias internationaux, révélant que son logiciel Pegasus aurait permis d’espionner les numéros de journalistes, hommes politiques, militants ou chefs d’entreprises de différents pays, y compris le président français Emmanuel Macron.
D’après le ministère américain du Commerce, ce programme informatique a permis « à des gouvernements étrangers de faire de la répression au-delà de leurs frontières (…) pour réduire au silence toute voix dissonante ».
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett avait d’ailleurs discuté lundi à Glasgow, en marge de la conférence sur le climat, avec Emmanuel Macron de la société NSO, selon une source diplomatique à Jérusalem.
« Les deux dirigeants se sont entendus sur le fait que cette question doit continuer d’être traitée de manière discrète et professionnelle, et dans un souci de transparence entre les parties », selon cette source.
Dimanche, NSO avait annoncé que son fondateur Shalev Hulio quittait son rôle de PDG pour devenir « président mondial » et vice-président du conseil d’administration. Il est remplacé par Isaac Benbenisti.
Avec AFP et Reuters
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