L’attaque-suicide menée mardi par l’organisation Etat islamique au Khorassan (EI-K), la branche afghane du groupe terroriste né en Irak, contre l’hôpital militaire de la capitale afghane a fait au moins 19 morts. Parmi elles figure le chef des forces militaires talibanes à Kaboul, Hamdullah Mokhlis, a fait savoir, mercredi 3 novembre, un responsable du service de communication des talibans.
Membre du réseau Haqqani, qualifié de terroriste par les Etats-Unis, ainsi que des forces spéciales talibanes, appelées « Badri 313 », le commandant Mokhlis est le plus haut responsable taliban tué depuis que les islamistes ont pris le pouvoir en Afghanistan, le 15 août.
« Quand nous avons reçu l’information que l’hôpital (…) était attaqué, maulvi Hamdullah, le commandant du corps (militaire) de Kaboul, s’est immédiatement précipité sur les lieux, a déclaré un responsable du service de communication des talibans. Nous avons tenté de l’en empêcher, mais il a ri. »
Selon l’EI-K, l’attaque coordonnée, qui a fait également 50 blessés, a impliqué cinq assaillants. L’un a activé une ceinture explosive à l’entrée de l’hôpital, puis des hommes armés ont pénétré dans l’établissement.
Les talibans ont assuré avoir mis fin à l’attaque en quinze minutes après avoir notamment héliporté des « forces spéciales » sur le toit du bâtiment. Des témoins ont décrit des scènes de terreur, le personnel et les patients ayant tenté de s’enfermer dans des pièces situées aux étages supérieurs pour échapper aux assaillants.
Des combattants talibans montent la garde devant l’hôpital pour enfants Indira-Gandhi, qui jouxte l’hôpital militaire Mohammad-Daoud-Khan attaqué la veille, à Kaboul, le 3 novembre 2021. WAKIL KOHSAR / AFP
Plus de 220 attaques
Depuis leur arrivée au pouvoir, les talibans, qui font du retour de la sécurité en Afghanistan leur priorité après vingt ans de guerre, sont confrontés à une vague d’attentats sanglants commis par l’EI-K.
En 2021, l’EI-K a revendiqué plus de 220 attaques dans le pays. Le groupe s’était dit responsable de l’explosion qui avait ciblé une mosquée de Kaboul, tuant au moins cinq personnes, au début d’octobre, et d’un attentat-suicide qui avait coûté la vie à plus de 100 personnes, dont 13 soldats américains, en août. Il a aussi revendiqué deux attentats contre des mosquées chiites de Kunduz (nord-est) et Kandahar (Sud) à l’occasion de la prière hebdomadaire du vendredi, qui ont fait au moins 80 morts.
L’EI-K était, jusqu’en 2020, une organisation en perte de vitesse, dont l’état-major avait été décimé par une série de frappes américaines. Mais l’arrivée d’un nouveau chef en 2020, le mystérieux Shahab Al-Muhajir, « a abouti à un changement radical pour l’organisation, passée d’un réseau fragmenté et affaibli à la phalange menaçante qu’elle est aujourd’hui », selon Abdul Sayed, expert des groupes pour la plate-forme spécialisée ExTrac.
Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), l’EI-K disposerait de 500 à quelques milliers de combattants en Afghanistan, principalement implantés dans le nord et l’est du pays, avec des cellules jusque dans la capitale contrôlée par les talibans depuis la mi-août.
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