A Rome, samedi 30 octobre, le sommet du G20 s’ouvre dans la bonne humeur. Dans l’antichambre de l’imposante salle de réunion, les grands de ce monde papotent. La chancelière allemande, Angela Merkel, et Emmanuel Macron discutent distribution de vaccins. Plus loin, les premiers ministres britannique, indien et canadien, Boris Johnson, Narendra Modi et Justin Trudeau, troquent idées et plaisanteries. Chacun trouve sa place dans le concert des nations.
Chacun… ou presque. Dans la salle, un homme de haute taille se tient seul, le regard absent. Nul ne vient lui serrer la main. Personne ne semble s’intéresser à son avis. Tenu à l’écart par les dirigeants de la planète, entouré par une petite poignée de conseillers, Jair Bolsonaro paraît plus isolé que jamais.
En mal d’alliés ou tout simplement de conversation, le président brésilien se décide à traverser la salle. Direction le buffet. Là, il tente un vague échange avec les serveurs. « Tout le monde est italien ici ? », interroge M. Bolsonaro. Hochement de tête poli des intéressés. Le chef de l’Etat ne se décourage pas et tente une blague de foot. Chou blanc : les garçons demeurent interdits.
Aucun entretien bilatéral
Jair Bolsonaro, pas vacciné, accusé de crimes contre l’humanité dans son propre pays, est un leader hautement toxique. Ses équipes ne sont parvenues à organiser aucun entretien bilatéral. Tout l’inverse de l’Argentin Alberto Fernandez, catapulté « leader de l’Amérique latine », qui enchaîne les réunions. « Tu ne m’as pas félicité pour la victoire de l’Argentine à la Copa America [début juillet] ! », chambre-t-il un Bolsonaro éteint.
Finalement, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lui accorde quelques minutes. « J’ai moi aussi un très grand appui populaire ! J’ai une bonne équipe de ministres (…) Un tiers sont des militaires professionnels ! », tente Jair Bolsonaro, ajoutant qu’« il n’est pas facile d’être chef d’Etat, dans aucun endroit du monde ». M. Erdogan garde le silence. Le probable futur chancelier allemand, Olaf Scholz, présent lors de cet échange informel, tourne discrètement les talons.
L’épisode le plus incongru a lieu dans la soirée. Durant le dîner, Jair Bolsonaro se retrouve assis à côté d’Angela Merkel. « Je ne suis pas aussi méchant que ce que disent les médias », aurait alors confié le président brésilien, selon l’agence Bloomberg… écrasant au passage sans le vouloir le pied de la chancelière. « Ça ne pouvait être que toi ! », aurait lancé cette dernière, mi-amusée mi-accablée.
Humilié
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